Décès du journaliste Philippe Tesson

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Le journaliste Philippe Tesson, qui a chroniqué la vie politique et culturelle en France pendant plus d'un demi-siècle, est décédé à l'âge de 94 ans, a-t-on appris jeudi auprès du Théâtre de Poche-Montparnasse à Paris, qu'il dirigeait. Ce patron de presse, entrepreneur, homme de théâtre, mais aussi polémiste connu pour son franc-parler, s'est éteint à son domicile de Chatou (Yvelines) mercredi, a indiqué le jury du prix Interallié. Rédacteur en chef du légendaire journal Combat (1960-1974), Philippe Tesson a fondé son propre journal, Le Quotidien de Paris, qu'il a dirigé pendant 20 ans (1974-1994). Il a été pendant plus d'une décennie critique dramatique au Canard enchaîné et longuement chroniqueur, théâtral au Figaro Magazine et politique sur le site internet du Point. "Je suis un journaliste, c'est-à-dire un écrivain du moment, et non pas de la durée. J'ai choisi de privilégier l'action par rapport à la contemplation", confiait-il dans les colonnes de cet hebdomadaire en 2019.

Né le 1er mars 1928 à Wassigny dans l'Aisne, il dit avoir "été constitué par la guerre", avec l'occupation de son village qui l'a marqué. S'il débute sa carrière en tant que secrétaire des débats parlementaires à l'Assemblée nationale, ce diplômé de Sciences Po s'oriente très vite, et "par hasard", vers le journalisme, en devenant à 32 ans rédacteur en chef du journal d'Albert Camus, Combat. Il le quittera au bout de quinze ans en raison d'un "grave différend" avec son directeur Henri Smadja. Il fonde ensuite avec sa femme Marie-Claude Tesson-Millet (décédée en 2014) Le Quotidien du Médecin, dont le succès lui permettra de créer son propre quotidien généraliste en 1974, Le Quotidien de Paris, lancé avec une partie de l'équipe de Combat. "Le Quotidien a été le journal d'une génération, d'une bourgeoisie éclairée", décrivait-il fin 2017 dans L'Opinion. Deux ans après son départ en 1994, la publication cessera. Côté littérature, il a animé une émission sur France 3 ("Ah ! quels titres"), été chroniqueur sur Paris Première et dirigé l'hebdomadaire "Les Nouvelles Littéraires". Il a rejoint le jury du prix Interallié en 1993. Côté théâtre, cet amateur de piano dirigeait avec sa fille Stéphanie le Théâtre de Poche-Montparnasse depuis 2013 et avait racheté une librairie, une revue (L'Avant-scène théâtre) et une maison d'édition (Quatre vents). Avec ses deux autres enfants (la journaliste Daphné et l'écrivain voyageur Sylvain), il se ressourçait dans la maison familiale en bord de Seine, comme le raconte avec humour le prix Interallié 2022, "Roman fleuve" de Philibert Humm.

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