20 Minutes, ses 15 ans et ses (jeunes) lecteurs

Le quotidien gratuit "20 minutes" a fêté mercredi ses 15 ans de présence en France. Né dans la douleur quelques jours après le premier gratuit, Metro, sa sortie avait été perturbé par de nombreux incidents… La CGT du Livre, à l’époque, dénonçait "la concurrence sauvage" des gratuits, qui risquait de "porter un coup fatal à une presse pluraliste déjà bien malmenée". Depuis, le journal d'origine norvégienne s'est installé dans onze des principales agglomérations françaises. Chaque jour, 937 000 exemplaires print de 20 minutes sont diffusés, notamment dans les transports en commun. Le journal est rentable depuis 2013 et comptait plus de 200 salariés début 2017, dont une moitié de journalistes. Alors que les tarifs de la publicité baissent depuis plusieurs années, le modèle "très adaptable" du journal gratuit a su résister en proposant de nouveaux services, a déclaré son président Olivier Bonsart à l'AFP. Le journal propose des offres à "360°" aux annonceurs, de la vente de la Une du journal à la distribution d'échantillons, dans la rue, en passant par des campagnes numériques. Les quotidiens gratuits proposent des cibles publicitaires différentes de la presse traditionnelle, souligne M.  Bonsart : "on a beaucoup de points communs avec l'affichage : on touche une cible urbaine, en mobilité".  Le journal a prévu d'investir au total près de 1,5 million d'euros pour mettre en valeur la parole de ses lecteurs. "C'est fini, l'information qui descend de quelques sachants vers une bande d'ignorants", souligne Olivier Bonsart. 20 minutes travaille sur des "chatbots", des robots chargés de discuter avec les lecteurs et de faire remonter des informations à la rédaction. Le journal s'est aussi constitué un groupe de 3.600 jeunes sur Facebook qui "peuvent être consultés en amont, échanger avec des journalistes avant même la construction de l'information", explique Olivier Bonsart. Le journal souhaite étendre ces groupes à d'autres catégories de lecteurs : la prochaine maquette est déjà en discussion dans un mini-groupe, et ce dispositif a aussi été mis au service de marques. (avec l’AFP)

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