Groupe M6 : un CA en recul de 1,5% au 1er trimestre

M6 est parvenu à maintenir un résultat opérationnel courant stable au premier trimestre mais a vu l'activité de ses diversifications fléchir. Le chiffre d'affaires du groupe français de télévision a en effet reculé de 1,5% à 307,4 millions d'euros, entraîné par une baisse d'activité des droits audiovisuels, du télé-achat, ainsi que des revenus liés à l'équipe de football des Girondins de Bordeaux, selon un communiqué. Le résultat opérationnel courant ressort stable à (+1,3%) à 39,7 millions d'euros. "Le premier trimestre a été marqué par une stabilité positive de nos activités", a observé le président du directoire du groupe Nicolas de Tavernost, au cours de l'assemblée générale du groupe qui se tenait mardi. Le groupe espère toujours "un rebond du marché" publicitaire en 2015, "qui n'est pas encore arrivé", a-t-il noté. Si le chiffre d'affaires publicitaire des chaînes gratuites est préservé sur les trois premiers mois de l'année, avec une hausse de 0,6% à 181 millions d'euros, et une part d'audience moyenne quasi stable à 13,4%, les chaînes payantes souffrent. Paris Première, Téva et M6 Music encaissent une nette baisse de 7,9% de leurs recettes publicitaires à 10,9 millions, non compensée par les recettes abonnés. Le chiffre d'affaires publicitaire global de M6 progresse quant à lui de 0,9%, indique le groupe dont RTL Group (Bertelsmann) est le principal actionnaire. C'est cependant le chiffre d'affaires non publicitaire qui recule le plus en valeur, cédant 5,4% à 115,5 millions d'euros.

Dans le détail, l'activité production et droits audiovisuels s'affiche en retrait de 3,7 millions d'euros, ce que le groupe explique par un calendrier de sorties moins favorable qu'au premier trimestre 2014 qui avait été marqué notamment par les succès des films "Fiston" et "Yves Saint Laurent". Le pôle de vente à distance Ventadis voit son chiffre d'affaires baisser de 2,5 millions, tandis que le club de football Girondins de Bordeaux accuse un recul de 0,7 million après des contre-performances sportivescette année. M6 Web progresse en revanche de 2,9 millions d'euros "grâce à une bonne performance de la publicité vidéo et surtout à l'intégration de l'éditeur de sites internet Oxygem".

M6 veut toujours Paris Première en gratuit

Nicolas de Tavernost a souligné que M6 "souhaitait investir sur le marché audiovisuel" et comptait dans ce but poursuivre ses efforts pour obtenir un passage de sa chaîne Paris Première sur la TNT gratuite et la création d'une chaîne de télé-achat, pour laquelle il milite depuis plusieurs années. "Nous continuons notre combat pour faire passer cette chaîne sur la TNT gratuite", a-t-il noté au cours de l'assemblée générale du groupe, soulignant que le marché publicitaire des chaînes câble et satellite avait baissé de 10% l'an dernier. Le groupe a déposé un recours devant le Conseil d'Etat à la suite du refus du CSA en juillet d'autoriser le passage des chaînes Paris Première, LCI (TF1) et Planète+ (Canal+) sur la TNT gratuite, invoquant un marché publicitaire trop faible pour supporter trois nouvelles chaînes. M6 table sur une décision du Conseil d'Etat en juin et compte s'il est débouté de sa demande présenter à nouveau la candidature de Paris Première pour un passage sur la TNT gratuite. Le CSA pourrait alors réexaminer sa position si le marché publicitaire montre un rebond, a expliqué Nicolas de Tavernost. La demande du groupe M6 "a d'autant plus de légitimité", a affirmé le responsable, "que certaines chaînes qui n'ont rien créé se revendent à des prix considérables", faisant référence à la vente de Numero 23 au groupe NextRadioTV à laquelle les groupe M6, TF1 et Canal+ se sont officiellement opposés. Après avoir menacé de fermer Paris Première, M6 a finalement renouvelé ses contrats de diffusion avec CanalSat, mais aussi avec les autres fournisseurs ADSL, du câble et du satellite, Bouygues Telecom, Orange, SFR, Numericable, qui proposent la chaîne à leurs abonnés. Paris Première est rentable et emploie 42 salariés, voire une soixantaine si l'on inclut les emplois indirects.

Mouvements au sein du conseil de surveillance

Enfin, au cours de cette même assemblée générale ont été soumises les candidatures de deux nouveaux membres du conseil de surveillance : Sylvie Ouziel, président-directeur général d'Allianz Managed Operations & Services et membre du comité de direction du groupe Allianz ; Anke Schäferkordt, co-CEO de RTL Group et membre du directoire de Bertelsmann. Le renouvellement de trois membres du conseil de surveillance a également été proposé : Gilles Samyn, administrateur délégué du Groupe Frère et administrateur délégué de la Compagnie Nationale à Portefeuille (CNP) ; Christopher Baldelli, président du directoire de RTL Radio (France) ; Immobilière Bayard d’Antin, représentée par Catherine Lenoble, ancien membre du directoire du groupe M6. En outre, à la suite du départ d’Albert Frère du conseil de surveillance, Guillaume de Posch, co-CEO de RTL Group, s’est porté candidat à la présidence du conseil de surveillance.

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