Les plateformes ont investi 21 millions € dans les films français en 2022 selon le CNC

Plateau ciné

Image réalisée avec Midjourney

Le Centre national du cinéma et de l’image animée (CNC) vient de dresser son bilan 2022 de la production cinématographique agréée. Une période marquée « par un retour à un niveau similaire d’avant Covid, après deux années atypiques en raison des conséquences de la crise sanitaire ».

Ainsi, avec 287 films agréés en 2022, la production se stabilise-t-elle à la moyenne des dix dernières années (288 films). Toutefois, le nombre de films d’initiative française est en recul : il s’établit à 208 films agréés en 2022, en baisse de 10,7% par rapport à la moyenne 2017-2019 qui était au plus haut (233 films en moyenne, contre moins de 200 films par an avant 2010). De même, selon le CNC, les coproductions atteignent un niveau « historiquement élevé », portées par l’allègement des restrictions de déplacements qui s’est poursuivi en 2022 et d’un effet de rattrapage. Pour la première fois depuis 2003, pointe l’étude, la moitié des films agréés en 2022 (50,2%) sont des coproductions. Tout de même, un nombre plus resserré de partenaires est observé : 33 pays différents en 2022, contre 45 en 2021 et 39 en moyenne sur les dix dernières années.

De même, près d’1,2 milliard € ont été investis dans la production agréée en 2022. Des investissements portés par les apports étrangers, « au plus haut depuis 10 ans », à 283,7 M€ (une hausse de 22,3% par rapport à la moyenne 2017-2019). Les apports français s’établissent eux à 898,5 M€, en baisse par rapport à la moyenne 2017-2019 (-6,2 %), mais supérieurs à l’année 2019 (+4,5 %). Aussi, les investissements dans les films d’initiative française s’élèvent à 915 M€, en baisse de 7% par rapport à la moyenne 2017-2019 mais en ligne avec le niveau de la dernière année pré-Covid, 2019 (903,4 M€). Dans ce contexte, près des deux tiers des films d’initiative française présentent un devis inférieur à 4 M€ avec une part des films entre 1 M€ et 4 M€ à son plus haut niveau depuis 2014 (39,9 % en 2022). La part des films à plus de 7 M€ augmente également à 18,8% en 2022 (vs 14,3% en 2021 et 16,9 % en moyenne en 2017-2019). À l’inverse, la part des films de 4 M€ à 7 M€ est en recul par rapport à 2021, à 15,9 % (vs 22,3 % en 2021 et 21,2 % en moyenne en 2017-2019). Le devis moyen par film d’initiative française progresse pour sa part, pour la deuxième année consécutive, pour s’établir à 4,4 M€ en 2022, au plus haut depuis 2017 (4,9 M€), et à 4,1 M€ sans prise en compte du seul film au budget supérieur à 50 M€.

Canal+, toujours premier financeur du cinéma français parmi les diffuseurs

Enfin, la part des soutiens publics est stable en 2022 (7,9%) par rapport à la période 2017-2019 (8,8%), souligne le CNC, après une année 2021 « historiquement élevée qui reflétait la politique des pouvoirs publics d’accompagner l’industrie ». Une légère baisse est tout de même observée de la part des mandats (distributeurs salles, éditeurs vidéo et exportateurs) qui représente 12,7% en 2022 contre 14,1% en moyenne sur la période 2017-2019. Parallèlement, les partenaires majeurs dans le financement, les diffuseurs contribuent à hauteur de 29,7% des devis des films d’initiative française. Cette part, « stable », selon le bilan annuel, se traduit par des investissements qui s’élèvent à 271,5 M€ en 2022, un niveau « légèrement plus élevé » qu’en 2019 (263,3 M€). « Cette hausse s’explique par l’arrivée dans les financements des œuvres, aux côtés des diffuseurs traditionnels, des plateformes étrangères de VàDA qui ont contribué à hauteur de 21 M€ aux films d’initiative française, alors que l’apport des diffuseurs historiques est en baisse de 4,8 % par rapport à 2019 ». En effet, les plateformes types Netflix, Disney+ ou encore Prime Video ont investi dans 17 films d’initiative française agréés en 2022 avec un apport moyen de 1,2 M€, « le plus souvent en complément d’apports de diffuseurs linéaires », relève le CNC. Sans surprise, Canal+ reste le premier financeur parmi les diffuseurs (43,2% des apports totaux des diffuseurs), avec 117,3 M€ engagés dans 104 films d’initiative française agréés en 2022 et France 2 le premier financeur parmi les chaînes gratuites (14,6% des apports).

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