La presse quotidienne régionale confrontée à des « difficultés d’adaptation », selon un baromètre annuel

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Dans le cadre des Assises du journalisme de Tours, le sociologue Jean-Marie Charon a présenté jeudi son traditionnel baromètre social annuel de la presse quotidienne régionale. Selon lui, la PQR connaît des "difficultés d'adaptation". En 2023 et au début 2024, douze titres (sur une cinquantaine au total) "sont concernés par des événements alarmants", plans sociaux ou dépôts de bilan, relève l’étude réalisée depuis dix ans par le sociologue des médias. Dernier en date : le plan de sauvegarde de l'emploi (PSE) annoncé début mars par le Groupe Sud Ouest. Il porte sur 118 postes au sein de la Sapeso, société qui édite le journal Sud Ouest, dont 25 dans la rédaction. Au total, la presse quotidienne régionale (PQR) emploie 6.018 journalistes, soit 18% de la profession, selon le baromètre. Cela représente une baisse de 3,7% en cinq ans.  M. Charon note cependant une exception à l'ouest, avec "les rédactions de Ouest-France et du Télégramme qui n'ont pas connu de plans sociaux". Les deux titres emploient des effectifs "significatifs", 700 journalistes pour Ouest-France et 257 pour le Télégramme, qui ont été "renforcés de 8% dans la dernière décennie", selon M. Charon. Globalement, la diffusion de la PQR a continué à reculer en 2023, à 6,1 millions d'exemplaires par jour en moyenne (contre 6,3 millions en 2022), selon le baromètre, qui cite les données de l'Alliance pour les chiffres de la presse et des médias (ACPM).

Face à cette baisse des ventes, le baromètre met en évidence un "retard de la PQR dans la maîtrise du levier numérique". "Selon l'ACPM, 18% de la diffusion se fait sous forme numérique en PQR, là où pour la presse quotidienne nationale (PQN), ce chiffre atteint désormais 72%", souligne le baromètre. En outre, les recettes publicitaires de la PQR en 2023 ont reculé de 16,7% par rapport à celles de 2019, alors que celles de la PQN ont augmenté de 2,1%. Outre les chiffres de l'ACPM, le baromètre s'appuie sur ceux de l'Irep (Institut de recherches et d'études publicitaires) et de la Direction générale des médias et des industries culturelles (DGMIC) du ministère de la Culture.

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