En 20 ans, la temporalité des relations presse a totalement changé !

laloum

Lorsque j'ai démarré dans ce secteur au début des années 2000, les contrats de prestation en Relation Presse au sein des Agences s'étalaient sur 3, 2 voire 1 an, renouvelable.

On construisait alors des stratégies de communication sur le long terme, en se laissant le temps d'atteindre nos objectifs avec des indicateurs tous les six mois environ.

De cette façon, la relation client pouvait traverser des hauts et des bas, elle ne rompait quasiment jamais avant un an de collaboration minimum. C'était tacite. Et puis avec trois mois de préavis pour casser un contrat, même les clients les plus riches en étaient rapidement dissuadés !

La pandémie est venue tout bouleverser. L’impact sur la temporalité des Relations Presse est indéniable. La crise sanitaire en boucle pendant des mois a essoré le public, mais les attachés de presse aussi.

Impossible de se frayer un chemin dans la peau de chagrin laissée aux autres sujets d’actualité.

Encore une fois, les RP ont dû s’adapter, comme avec l’arrivée des bloggeurs puis des influenceurs et des réseaux sociaux. La particularité étant que ces derniers ne possèdent pas de carte de presse, mais parfois une communauté élargie dont l’audience fait rêver certains médias classiques.

Aujourd'hui les contrats se comptent plus souvent en nombre de mois que d’années. Trois, neuf ou 12 mois, dans le meilleur des cas.

Les clients attendent des résultats concrets hyper rapidement. 

Ils ne s’engagent plus aussi aisément dans des relations longues.

Les conséquences sont nombreuses.

Lorsque vous n'avez que quelques mois pour faire émerger un nouvel acteur dans les médias, chaque jour compte. La pression est énorme.

Avant lorsqu’un journaliste répondait à un attaché de presse lors d’une relance "pourquoi pas, ça peut m'intéresser on verra ça à Pâques. Je le garde sous le coude!". Le RP raccrochait tout sourire. Aujourd’hui personne n’ose répondre « Dans 4 mois, ce ne sera plus mon client ».

 Il faut donc trouver des angles qui matchent vite avec les journalistes, pour prendre en compte cette mutation profonde des modes de consommation de l’information.

Si cette temporalité a changé, c’est également le résultat d’un double phénomène. Aujourd’hui tout le monde- ou presque- est équipé d’un smartphone connecté. Le flux d’information et de notification est immédiat, les journalistes s’informent sur X, sourcent, vérifient et verrouillent ensuite. Cette transformation force les attachés de presse a rédiger des alertes média courtes, punchy, presqu’aussi fortes qu’un bon tweet. Exit les communiqués de presse de trois pages.

Ensuite les entreprises sont devenues leurs propres médias avec les réseaux sociaux. Souvent elles prennent en main leur propre communication, charge au prestataire RP de suivre. Les médias ayant une sainte horreur d’être informé après un post public, il est indispensable de coordonner les actions et les communications.

La rapidité et la réactivité sont deux clés indispensables pour réussir ses RP.  Et en 2024, cela se joue parfois à la minute près. Tous les acteurs doivent en être bien conscients.

(Les tribunes publiées sont sous la responsabilité de leurs auteurs et n'engagent pas CB News).

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