UNESCO : Une hausse des attaques envers les journalistes environnementaux

oeil

Au moins 749 journalistes et médias couvrant les questions environnementales ont été attaqués entre 2009 et 2023, selon le rapport Press and Planet in Danger de l'UNESCO. Ils ont été victimes de meurtres, de violences physiques, de détentions et arrestations, de harcèlement en ligne ou de poursuites judiciaires. Le nombre d’attaque a augmenté de 42% ces cinq dernières années. Lancé lors de la Conférence de la Journée mondiale de la liberté de la presse 2024, le rapport souligne l’étendue de ces problèmes dans le monde : les attaques sont perpétrées dans 89 pays différents.

Dans le détail, l’Observatoire fait état d'au moins 44 meurtres de journalistes environnementaux au cours des 15 dernières années. Le taux d'impunité de ces crimes atteint les 90%, soit à peine cinq meurtres condamnés par la justice. En parallèle, le nombre d’agressions physiques est passé de 85 entre 2014 et 2018 à 183 entre 2019 et 2023. En plus des agressions, un tiers des journalistes interrogés a déclaré avoir été censuré, et près de la moitié (45 %) a déclaré s'autocensurer lorsqu'ils couvrent l'environnement, par crainte d'être attaqués, de voir leurs sources dévoilées, ou par conscience du fait que leurs articles pourraient porter atteinte aux intérêts des parties prenantes concernées.

Press and Planet in Danger de l'UNESCO

Le nombre et type d'attaque envers les journalistes environnementaux, selon la zone géographique. (© Press and Planet in Danger de l'UNESCO)

Une feuille de route de l’UNESCO

Lors de l’ouverture de Conférence de la Journée mondiale de la liberté de la presse 2024, la Directrice générale de l'UNESCO Audrey Azoulay a annoncé le lancement d'un programme de subventions destiné à apporter un soutien juridique et technique à plus de 500 journalistes environnementaux victimes de persécutions, ainsi que de nouvelles initiatives visant à promouvoir une réflexion critique sur la désinformation liée au climat et à améliorer la régulation des plateformes numériques.

Elle a déclaré : “Sans informations scientifiques fiables sur la crise environnementale actuelle, nous ne pourrons jamais espérer la surmonter. Pourtant, à travers le monde, les journalistes sur lesquels nous comptons pour enquêter à ce sujet et garantir l'accès à l'information sont confrontés à des risques inacceptables, et la désinformation sur le climat est omniprésente sur les réseaux sociaux.”

À lire aussi

Filtrer par