Etats généraux de l’information : la désinformation au cœur des préoccupations des Français
Près de 70% des Français estiment qu’ils ont davantage de difficultés à discerner le vrai du faux depuis le développement des nouveaux moyens de communication et d'information de ces dernières années.
C’est ce que révèle une enquête sur le regard des citoyens en matière d’information menée par le comité de pilotage des États généraux de l'information lancés le 3 octobre et qui viennent de débuter. Le sondage réalisé en partenariat avec l'institut Harris Interactive alimentera les discussions des Etats généraux. Il dévoile notamment que le risque de désinformation est une crainte récurrente partagée par 83% des sondés.
Les nouveaux médias parmi lesquels les réseaux sociaux sont “largement considérés comme propices à la diffusion de fausses informations (86%) et rendant difficile l’accès à une information vraie (73%)”, explique le rapport. Dans ce contexte, les médias dit traditionnels s’en sortent mieux : 56% font confiance aux médias publics et 52% médias privés. Mais dans l’ensemble seule 57% estiment avoir facilement accès à des informations auxquelles ils font confiance.
Parmi les principales préoccupations qui alimentent ce sentiment de désinformation : l’arrivée de technologie comme l’intelligence artificielle ou les deepfakes, ainsi que des “phénomènes structurels” comme le développement de régimes autoritaires, l’influence des grands groupes financiers dans les médias et la transition vers des médias davantage partisans. Ils sont également 4 Français sur 10 a indiqué que le développement des moyens de communication a généré moins d'informations utiles et d'ouverture d'esprit.
L’attente pour une information de bonne qualité
Malgré ces doutes, les Français se déclarent intéressés par l’information et notamment celle autour des enjeux liés à leur vie pratique. Pour l’avenir, ils souhaitent à 50% en priorité une information de meilleure qualité, c’est-à-dire plus fiable, plus pertinente... Cette qualité sera soutenue selon eux par deux points d’attention particuliers : l’indépendance de l’information par rapport aux influences et la lutte contre la désinformation.
Cela passe par exemple par des données corroborées par des datas et des expertises scientifiques : dans ce cas, 83 % des Français ont davantage confiance à l’information, dont 34% “tout à fait confiance”, mais également par des informations présentées de manière neutre pour qui 76%, affirment avoir plus confiance.
*Méthodologie : Enquête réalisée en ligne du 15 au 19 septembre 2023. Échantillon de 2 068 personnes représentatif des Français âgés de 15 ans et plus. Méthode des quotas et redressement appliqués aux variables suivantes : sexe, âge, catégorie socioprofessionnelle, région et taille d’agglomération de l’interviewé.
