Protection des données : le G29 pointe des manquements chez WhatsApp et Yahoo

Le « G29 », qui réunit les autorités de protection des données personnelles des États membres de l’Union Européenne dont notamment la Commission nationale de l'informatique est des libertés (CNIL) fait partie, a annoncé avoir adressé un courrier à l'appli WhatsApp (Facebook) concernant les changements relatifs à ses conditions d’utilisation et à sa politique de confidentialité annoncés en août. Dans cette lettre, le G29 exprime sa "vive préoccupation" à propos du partage d’information réalisé au sein de la « famille d’entreprises Facebook » pour des finalités "qui n’étaient pas inclues dans les conditions d’utilisation et la politique de confidentialité au moment où les actuels utilisateurs ont souscrit au service WhatsApp", souligne-t-il. Le G29 "s’inquiète" donc de la validité du consentement de l’utilisateur mais aussi de "l’efficacité des mécanismes fournis aux utilisateurs pour exercer leurs droits et des droits incombant aux non-utilisateurs de WhatsApp" dans le contexte d’un tel changement de politique de confidentialité. L'instance demande ainsi à WhatsApp qu'il lui communique "toute information pertinente dès que possible" et demande "instamment" à l’entreprise d’arrêter le partage des données de ses utilisateurs "jusqu’à ce que les garanties juridiques appropriées puissent être apportées", insiste-t-il.

Par ailleurs, le G29 a également adressé un courrier à Yahoo, exprimant ainsi ses "préoccupations" quant à sa faille de sécurité de 2014, par laquelle les données personnelles d'au moins 500 millions d’utilisateurs, dont un nombre "significatif" d’Européens, ont été volées. Le G29 demande à Yahoo de lui expliquer et lui communiquer "tous les aspects de cette faille (...), de notifier aux utilisateurs concernés les conséquences indésirables et de coopérer avec toute enquête ou demande à venir" de la part des autorités nationales de protection des données sur le sujet. Dans sa lettre, le G29 se montre également "soucieux" de la possibilité d’une surveillance des emails entrants des clients de Yahoo à des fins de renseignement, qui "serait opérée à la demande des agences de renseignement américaines", indique-t-il. Il "invite" donc Yahoo à lui présenter "toute information relative au fondement juridique de ce type d’activité et à sa compatibilité avec la législation européenne".

À lire aussi

Filtrer par