Les éditeurs vont passer à la caisse pour sauver Presstalis

Presse kiosque

Les éditeurs de presse distribués par Presstalis verseront un prélèvement de 2,25% sur leurs ventes pour contribuer au sauvetage du groupe, a annoncé mercredi le Conseil supérieur des messageries de presse (CSMP). Lors d'une réunion mardi, l'assemblée du CSMP, qui réunit des représentants des éditeurs et des acteurs de la distribution, a approuvé une série de mesures exceptionnelles. Ces mesures d'urgence, votées "à une forte majorité", ont pour but de résoudre "la crise grave que la filière traverse du fait des difficultés de Presstalis", explique dans un communiqué le CSMP, qui estime que "compte tenu du poids de cette messagerie dans le système collectif de distribution de la presse, de l'interdépendance des acteurs et de la fragilité de la plupart d'entre eux, sa disparition pourrait avoir des conséquences incalculables". Elles incluent un prélèvement supplémentaire de 2,25% sur les ventes des titres des éditeurs affiliés à Presstalis, qui "s'appliquera du début de l'exercice 2018 jusqu'au 30 juin 2022", soit pendant 4 ans et demi. En revanche, ce prélèvement a été ramené à 1% pour les éditeurs clients des MLP (Messageries lyonnaises de Presse, principal concurrent de Presstalis), alors que le CSMP avait proposé initialement qu'ils versent eux aussi une contribution de 2,25%.

En outre, les journaux et magazines qui souhaiteraient quitter Presstalis pour rejoindre les MLP, déjà soumis à un préavis de plusieurs mois, devront patienter six mois de plus. Ce moratoire vise à éviter des départs en série qui risqueraient d'entraver le redressement de Presstalis. Enfin, le CSMP a rallongé de deux semaines le délai de règlement des sommes dues par les messageries aux éditeurs de presse, sauf pour ceux de "taille modeste", déjà économiquement fragiles. Comme le souligne la Correspondance de la presse, ces mesures doivent encore être validées par l'Autorité de régulation de la distribution de la presse (ARDP), qui devrait se prononcer avant une audience au Tribunal de commerce de Paris le 5 mars. Déjà sauvé in extremis de la faillite fin 2012 par ses actionnaires (les éditeurs de presse) et l'Etat, et malgré une énième restructuration lancée en 2013, le groupe est de nouveau au bord du gouffre sur fond de baisse des ventes en kiosques. Un plan de redressement, qui pourrait inclure la suppression du quart des effectifs du groupe, est en discussion depuis plusieurs mois entre Presstalis, les éditeurs et l'Etat, et a été chiffré à 190 millions d'euros par la PDG du distributeur, Michèle Benbunan.

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