Mediapro appelle la LFP à renégocier les droits TV de la Ligue 1 et 2

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(© Nathan Rogers, unsplash)

Le groupe Mediapro souhaite renégocier le montant des droits de diffusion de la Ligue 1 et la Ligue 2 de football française à cause de la pandémie de coronavirus, révèle son principal dirigeant, Jaume Roures, dans un entretien à L'Equipe. "Nous voulons rediscuter le contrat de cette saison. Elle est très affectée par le Covid-19, tout le monde le sait car tout le monde souffre. On ne remet pas en cause le projet en tant que tel. Mais les bars et les restaurants sont fermés, la publicité s'est effondrée... Ce sont des choses que tout le monde connaît", explique M. Roures dans le quotidien. Mediapro, qui a lancé cette saison la chaîne dédiée Téléfoot, a demandé un délai à la Ligue de football professionnel (LFP) pour régler son échéance du 6 octobre (172 millions €): "C'est plus compliqué que ça. Nous avons demandé à parler du contrat de cette saison à cause du Covid-19. Il est évident que le Covid touche beaucoup d'aspects de l'exploitation des droits. On veut parler de ça", insiste M. Roures. Les droits fixés pour la saison 2020-2021 s'élèvent à 780 millions d'euros pour la L1 et 34 millions d'euros pour la L2, confirme M. Roures, en soulignant que "la Ligue a elle-même demandé au gouvernement de compenser ses pertes à cause du Covid. On est dans cette dynamique. On n'a pas un montant concret. On veut renégocier le prix. On a demandé d'établir un calendrier pour mener à terme cette négociation qui ne va pas être publique". "Le contrat a été établi dans des conditions qui n'ont rien à voir avec la situation actuelle", ajoute M. Roures. "C'est évident. Il faut en parler. Après, on verra comment cela se termine. On ne remet pas en cause le contrat, mais on remet en cause la situation actuelle (...) On a un accord pour quatre saisons. Il y a plusieurs façons d'arranger la situation actuelle". Enfin, sur l'échéance du 6 octobre, que Mediapro n'a pas payée, et sur la date du 17 octobre, à laquelle la LFP doit distribuer aux clubs les sommes versées par les diffuseurs, M. Roures n'est pas très encourageant : "C'est évident que le 17 octobre, on n'aura pas trouvé un accord. Mais on peut trouver des formules qui arrangent la situation économique des clubs". Dans un communique jeudi, la LFP confirme la demande de Mediapro le 24 septembre dernier. Elle indique par ailleurs avoir « signifié par courrier qu’elle refusait d’accorder » ce délais de paiement à Mediapro, mettant en avant la « priorité » d’être « en capacité d’assurer le paiement aux clubs de l’échéance en date du 17 octobre » prochain.

Roxana Maracineanu : Mediapro doit « respecter » ses engagements

La ministre déléguée aux Sports Roxana Maracineanu a estimé jeudi que Mediapro devait "respecter" ses engagements. "Aujourd'hui, il y a des engagements contractuels qui ont été pris entre un média, qui est arrivé sur le territoire français avec cette difficulté de créer une chaine de toute pièce et une Ligue qui a été mise à mal par un arrêt du championnat et une reprise difficile pour tout le monde", a-t-elle estimé, lors d'un déplacement à Bourges (Cher) au CREPS de la région Centre-Val de Loire. "Donc nous veillerons de très près au niveau du ministère des Sports et de l'Etat à ce que ce contrat soit respecté, que les engagement pris, soient maintenus. Parce qu'il en va aujourd'hui de la survie non seulement du football professionnel, mais du football tout court, puisque cette convention qui lie la Ligue et le football amateur est conséquente et qu'une bonne partie des fonds qui émanent de ce contrat revient au sport amateur", a-t-elle ajouté. "Quand des engagements contractuels sont pris, il s'agit de les respecter", a-t-elle encore assuré. 

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