Ces jeunes qui s’autocensurent

Entretien femme

A compétences égales, une femme a moins de chance d’être recrutée. Pensent-ils.

Ce ne sont pas moins de 64% des jeunes de 18 à 24 ans qui sont d’accord avec cette affirmation qui semble sortie d’un autre temps : « À compétences égales, une femme a moins de chance d’être recrutée par une entreprise ». Un sentiment largement partagé par les jeunes femmes (72%) mais aussi par une majorité de jeunes hommes.

Et la taille de l’échantillon de cette étude sur « Les jeunes et l’autocensure en matière d’emploi » est très confortable : l’institut CSA a interrogé 1751 jeunes. Et le mode de recueil favorise la transparence des réponses : c'est le téléphone.

Quant aux autres a priori discriminatoires, c’est encore pire. Les jeunes interrogés pensent que « l’apparence physique peut influencer positivement ou négativement la décision de recrutement » (à 84%) tout comme « l’appartenance réelle ou supposée à certains groupes ethniques » (à 80%). Et 71% ne doutent pas qu’« à compétences égales, une personne issue des minorités a moins de chance d’être recrutée par une entreprise ».

Conclusion : 51% des jeunes interrogés estiment que l’ascenseur social ne fonctionne pas en France.

Pour contourner ces jugements discriminatoires, un jeune sur trois reconnait avoir déjà caché certaines de ses singularités ou caractéristiques d’identité (origine ethnique, croyances, handicap, situation de famille…) de peur de voir sa candidature évincée..

Certains préfèrent ne pas indiquer leur adresse dans leur intégralité et indiquer à la place un département ou une région. D’autres choisissent de ne pas indiquer les langues étrangères pratiquées dans le souci de ne pas donner d’indice sur leur origine. Ou ils préfèrent ne pas montrer leur visage afin de se préserver des situations discriminantes.

Dans la phase quali de l’étude, un jeune homme de 23 ans a dit : « Être vendeur chez Dior, c’est très compliqué. C’est que du piston. Il faut faire partie d’un monde dont je ne fais pas partie. J’aurais aimé mais je sais que ce n’est pas possible ».

Lutter contre cette autocensure, donner confiance, révéler les talents… Ce sont les buts du projet « Place d’Avenir » (coaching, networking, job dating) de Sanofi en partenariat avec Mozaïk RH. La 4ème édition aura lieu du 16 avril au 30 mai. Et on vous donne le lien d’inscription.

Méthodologie : l’enquête de CSA pour Sanofi et la Fondation Mozaïk a été menée par téléphone du 26 janvier au 16 février auprès de 1751 jeunes de 18 à 24 ans (dont 213 jeunes résidant en QPV). Elle a été complétée par 10 entretiens individuels auprès de jeunes résidant en QPV.

L’étude est consultable ici.

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