Havas ralentit au premier trimestre mais confirme ses prévisions de croissance

Le groupe Havas a vu son activité ralentir au premier trimestre avec un chiffre d’affaires en hausse de 2,6 % mais quasi stable (+0,1%) en organique, le critère clef du secteur. Le groupe a confirmé néanmoins sa prévision de 2 à 3 % de croissance organique (à change et périmètre constants) pour l’ensemble de l’année. "Ce début (d’année) ralenti ne change rien à nos prévisions", a souligné le PDG du groupe Yannick Bolloré au cours d’une conférence avec des analystes. Havas a publié un revenu de 519 millions d’euros sur les trois premiers mois de l’année, contre 506 millions un an plus tôt. Le groupe publicitaire français avait, sur l’année 2016, légèrement dépassé son objectif de croissance organique de 3 % grâce à une accélération au quatrième trimestre, lors duquel il avait affiché une activité en hausse de 2,2 % (+4,2% en organique). Le directeur financier François Laroze s’est déclaré "confiant dans la capacité du groupe à accroître sa marge à moyen terme", alors que Havas avait précédemment annoncé un objectif à moyen terme (2 à 3 ans) de marge opérationnelle de 15 %. Au premier trimestre 2017, la croissance organique du groupe est stable en Europe (+0%) avec une baisse des investissements des clients en Espagne notamment, tandis que la France reste positive avec une hausse de 1,4 % tout comme le Royaume-Uni (+0,5%).    La croissance organique se monte à 0,9 % en Amérique du Nord, la deuxième région la plus importante pour Havas. Elle progresse de 3,2 % en Amérique latine mais décline de 5,1 % en Asie Pacifique et Afrique. En Chine, "c’est très dur de faire des affaires […] mais nous devons y être présents", a souligné Yannick Bolloré. Havas a annoncé un partenariat avec la société GIMC dans ce pays qui prendra la forme d’une joint-venture. "Nous espérons avoir un accord avant la fin de l’année et voir les fruits de ce partenariat très rapidement", a-t-il précisé. Interrogé sur la perspective d’un rapprochement avec Vivendi, qui a comme Havas, pour principal actionnaire le groupe Bolloré, le PDG est resté évasif : "Il n’y a pas de discussions entre les deux groupes" même si "bien sûr nous avons un actionnaire commun". Pourtant, comme pour préparer le terrain, il a détaillé à quel point une alliance entre les deux groupes qui évoluent "tous deux dans l’industrie de la communication" serait logique : "De plus en plus, le contenu est important pour l’industrie publicitaire comme pour Havas, et Vivendi est l’un des meilleurs producteurs et distributeur de contenus". Par ailleurs, "les données (des consommateurs) sont importantes pour Vivendi, et Havas est expert à les analyser", a-t-il noté. Le groupe Bolloré détient 60 % du capital de Havas et 20,66 % de Vivendi. Revenant également sur la décision de Havas au Royaume-Uni de faire une pause dans ses investissements publicitaires sur YouTube à cause d’une polémique sur des bannières et vidéos placées sur des contenus inappropriés ou choquants, Yannick Bolloré a assuré qu’elle "n’aura pas d’impact sur le premier trimestre". "La publicité numérique est à un stade très précoce. Google, à travers (sa filiale) YouTube a fait une erreur en plaçant des publicités dans un mauvais environnement", a-t-il expliqué. "Une fois que nous avons découvert ce problème dans leur algorithme, nous avons proposé de faire une pause dans les investissements […]. Nous avons travaillé avec Google pour essayer de créer un meilleur environnement et ils prennent des mesures pour s’assurer que cela ne se reproduira pas". Cet incident a montré l’importance du rôle des agences médias, comme Havas, dans un écosystème compliqué tel que la publicité numérique, a-t-il relevé.

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