La Fédération Nationale des Travaux Publics (FNTP) dévoile sa série documentaire

Corine Le Scelliour, directrice générale déléguée et directrice de la communication de la FNTP

La Fédération Nationale des Travaux Publics (FNTP) se raconte dans une série documentaire baptisée Wonderworld. Signée HRCLS, la maison de production créative du groupe Havas, il s'agit d'un voyage aux quatre coins du monde dans les coulisses des ouvrages les plus exceptionnels. Corine Le Sciellour, directrice générale déléguée et directrice de la communication de la FNTP, raconte la genèse et les objectifs de cette série documentaire. 

Comment s'est imposé le choix du documentaire pour évoquer les travaux publics et ses multiples enjeux ?

Corine Le Sciellour : Wonderworld est né d’une ambition première : valoriser le "génie français" en matière de travaux publics. Il est encore trop souvent méconnu alors qu’il est un des grands savoir-faire français, que développent avec talent les entreprises françaises de travaux publics partout dans le monde. A cela s’ajoutait une intuition : celle d’un format long, documentaire, ancré dans le réel, qui puisse prendre le temps de raconter nos métiers et nos réalisations. Avec ces deux "ingrédients" il a fallu penser le format. C’est là qu’HRCLS intervient puisque c’est avec eux que nous avons véritablement construit cette série documentaire. Nous voulions que Wonderworld soit à la hauteur des meilleures séries documentaires du moment : une image exigeante, cinématographique, qui contraste avec les formats documentaires traditionnels en matière de grands ouvrages. Une narration sensible :  ne pas seulement parler métier ou technique, mais aussi de sens, d’impact sur le monde, d’aventure, car c’est bien que les travaux publics offrent à ceux qui les rejoignent. Pour faire cela il nous fallait des "passeurs". Je dois dire que pour chacun d’entre eux le choix a été évident. Devant la caméra, Bruno Dupety, ingénieur et ancien dirigeant de Vinci, alpiniste, voyageur…il est celui qui fait le lien entre le public et cette nouvelle génération d’ingénieurs qui fait "œuvre utile" partout dans le monde. Derrière la caméra, Laurent Barthélémy, le réalisateur, qui a posé un regard intelligent, sensible, et curieux sur les histoires que nous lui avons proposées. 

Le format long est exigeant, tant au niveau créatif qu'au niveau de la réalisation, comment avez-vous travaillé avec le réalisateur Laurent Barthélémy ?

Corine Le Sciellour : il nous aura fallu plus de deux ans pour produire Wonderworld avec les équipes d’HRCLS et Laurent Barthélémy. La phase de préparation a duré plusieurs mois et a été menée en partenariat avec de grandes entreprises de TP (Bouygues, Vinci, Eiffage, Colas, Sade). Il fallut évidemment choisir, parmi toutes les réalisations des travaux publics français dans le monde, les ouvrages qui nous semblaient porter des histoires fortes, emblématiques en termes d’ingénierie et d’impact, chaque histoire nécessitant d’être complémentaire avec les autres pour construire une série cohérente et complète. Ensuite, une phase d’enquête, menée par Laurent et la production pour qu’ils comprennent le projet et ses enjeux, identifient les personnages principaux, - ces jeunes ingénieurs qui font équipe avec Bruno pour chaque épisode - mais aussi tous les personnages secondaires (partenaires, habitants, équipes locales, représentants politiques) qui font la richesse de cette série. Ensuite la phase de tournage, menée en équipe réduite et avec une grande liberté. C’est le principe du documentaire, contrairement à un exercice publicitaire classique, il a impliqué pour nous une forme de lâcher prise : c’est le réel du terrain une fois sur place qui prime. Beaucoup de choses sont anticipées mais rien n’est jamais écrit à l’avance, c’est la magie du tournage en séquence. Évidemment la COVID a bouleversé l’agenda. Le premier épisode a été tourné avant la pandémie, en Côte d’Ivoire. Il a fallu attendre ensuite la fin de l’année 2020 pour pouvoir nous rendre à Tchernobyl puis le printemps 2021 pour l’Islande (les équipes ne travaillant que 6 mois par an à cause du climat) et septembre 2021 pour tourner le dernier épisode car nous tenions à être présent pour l’un des derniers tirs d’Ariane 5 à Kourou. Côté FNTP, nous découvrions les épisodes lors de la présentation du premier montage, plusieurs semaines après le tournage. Et je dois dire que nous n’avons jamais été déçus. C’était toujours une grande émotion de découvrir ces épisodes sur grand écran, la beauté des images et l’enthousiasme, l’engagement de tous ceux qui témoignent.

Ces quatre films vont partir en "tournée" notamment auprès des jeunes pour les encourager à embrasser une carrière dans ce secteur : pouvez-vous en détailler le programme ?

Corine Le Sciellour : la FNTP représente 8 000 entreprises sur l’ensemble du territoire français. Il est fondamental de pouvoir aller présenter ce projet en local, avec les Fédérations Régionales des Travaux Publics auprès de nos partenaires de l’écosystème emploi-formation pour partager cette série qui met à l’honneur nos métiers et leurs acteurs. Chaque date de cette tournée nous donnera aussi l’occasion d’échanger avec les prescripteurs, avec la presse autour de ces récits pour réaffirmer la qualité des Travaux Publics à la française et les sensibiliser à l’enjeu de recruter la prochaine génération, celle qui devra concevoir et construire les ouvrages de demain. Car c’est avant tout pour la jeunesse que nous avons pensé cette série.  Et aussi pour elle que nous pensons cette tournée. En proposant des projections et des échanges dans les lycées, nos centres de formations, nos écoles partenaires. Cette série est un formidable outil pour raconter nos métiers aux jeunes : aux lycéens qui cherchent encore leur voie mais aussi aux étudiants des écoles de Travaux Publics. C’est à tous ces jeunes que l’on propose de " rejoindre la grande aventure des Travaux Publics". C’est la grande valeur à mon sens de ce type de format. Évidemment ils nous permettent de construire des campagnes fortes et singulières mais surtout ils nous créent des conversations, des échanges avec un public avec lequel il est souvent plus difficile pour les annonceurs de rentrer en contact. C’est une fierté de savoir que les films ont cumulé, depuis le début mars1,5 millions de vues et que 170 000 internautes (très majoritairement des moins de 35 ans) ont vu les 26 minutes de chacun des films. Et la campagne n’est pas terminée !  

Peut-on rappeler les enjeux en termes d'emplois et d'attractivité du secteur ?

Corine Le Sciellour : les entreprises des travaux publics ont de forts besoins en recrutement, et ce sur tous les métiers et au niveau de toutes les catégories professionnelles (ouvriers, ETAM et cadres) : nous recrutons 40 000 salariés par an ! Nous recrutons et nous formons : plus de 10 000 apprentis, plus de 30 000 jeunes en formation à temps plein. Ces films sont un appui à toutes les actions que nous menons au quotidien pour promouvoir nos métiers. Pour déconstruire aussi des clichés qui sont trop souvent véhiculées. Car ce sont des métiers accessibles, aux femmes comme aux hommes, forts de sens, de challenge, de collectifs, d’innovation, en un mot une aventure !  C’est tout l’objectif de Wonderworld : leur faire comprendre que les entreprises françaises sont de formidables employeurs car elles offrent des métiers passionnants fait de rencontres, et de challenges et surtout la chance de faire "œuvre utile".

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