L’Autorité de la concurrence plaide pour un contrôle accru des acquisitions par les plateformes

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La présidente de l'Autorité française de la concurrence, Isabelle de Silva, a plaidé pour un contrôle accru dans l'UE des acquisitions réalisées par les plateformes comme Google, gourmandes en start-ups, dans un entretien à l'AFP. Lors d'une visite à Bruxelles lundi où elle a rencontré Margrethe Vestager, vice-présidente de la Commission européenne, chargée de la concurrence et du numérique, Mme de Silva a apporté sa contribution à la réflexion en cours dans l'UE pour actualiser les règles sur les concentrations. "On pourrait par exemple créer un nouvel outil qui obligerait les plateformes systémiques à informer les Autorités de concurrence de toutes leurs acquisitions, quel que soit leur montant", a dit Mme de Silva à l'AFP. Actuellement, les entreprises sont tenues de notifier aux autorités de la concurrence leurs acquisitions quand le chiffre d'affaires de l'entreprise rachetée dépasse un certain seuil. Or ces dernières années dans l'industrie high tech, de nombreuses start-ups sont la cible - parfois consentante - de grandes entreprises, ce que l'on appelle les +killer acquisitions+. "L'idée est de réfléchir à de nouveaux outils qui pourraient conduire à modifier les règles du contrôle de concentration en Europe", a dit Mme de Silva. "Nous pensons qu'aujourd'hui nous manquons d'une vision approfondie sur ces politiques d'acquisition", a-t-elle ajouté, citant notamment la politique d'achats à tout-va de Google. Selon elle, cette proposition pourrait concerner l'économie numérique mais aussi d'autres secteurs de l'économie traditionnelle. "Il y a un peu un angle mort dans la réglementation. On peut être très dominant dans un secteur industriel et pouvoir racheter son dernier concurrent sans être contrôlable si l'on est sous les seuils" de chiffre d'affaires, a-t-elle poursuivi.

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