Cédric O veut accélérer le développement de la 5G en France

Bercy

L'attribution des fréquences 5G dans la bande haute des 26 GHz se fera après la présidentielle, même si l'Etat est déjà en train de préparer le terrain pour cette procédure, a indiqué mardi le secrétaire d'Etat au Numérique, Cédric O. « La volonté du gouvernement n'est pas de préempter le choix qui sera fait par les Français en mai 2022 », a-t-il indiqué en présentant avec la ministre déléguée à l'Industrie Agnès Pannier-Runacher un plan d'accélération de l'usage de la 5G en France. Mais le gouvernement veut faire en sorte que « si la majorité élue le souhaite, le lancement des enchères puisse être fait le plus rapidement possible », a-t-il ajouté. L'Etat a déjà attribué les fréquences de la bande coeur pour le déploiement de la 5G, la bande dite des 3,5 GHz, et les opérateurs ont déjà commencé à déployer la nouvelle technologie sur le territoire français.

Mais il reste à attribuer les fréquences dans la bande haute des 26 GHz. Ces fréquences ne permettent pas aux antennes d'avoir une grande couverture géographique, mais permettent en revanche d'atteindre un très haut débit et une latence très faible. L'Etat doit encore trancher la question de l'attribution directe de fréquences à des industriels qui souhaiteraient monter des réseaux privés pour des applications particulières, a indiqué Cédric O. « Cette question est sur la table » et « doit faire l'objet de discussions à la fois entre opérateurs télécoms et acteurs industriels », a-t-il dit. Selon le secrétaire d'Etat, la question sera notamment examinée par la mission sur la 5G industrielle, dont le futur responsable sera nommé en septembre.

Cédric O et Agnès Pannier-Runacher ont présenté mardi un plan d'accélération du développement de la 5G en France, avec un objectif de 1,7 milliard d'euros d'investissements publics et privés jusqu'en 2025. L'exécutif « va mobiliser 480 millions d'euros de financement public pour soutenir des projets prioritaires d'ici 2022, et vise jusqu'à 735 millions de financements publics d'ici 2025 pour mobiliser, par effet de levier, jusqu’à 1,7 milliard d'investissements d'ici 2025 », a indiqué mardi dans une conférence de presse Agnès Pannier-Runacher, ministre déléguée à l’Industrie. Pour le gouvernement, le problème n'est pas aujourd'hui de déployer des infrastructures de la 5G mais d'accélérer le développement de cas d'usage de celle-ci, a expliqué la ministre. « Les clients de la 5G doivent s'emparer le plus vite possible de cette technologie, pour voir à quel titre, de quelle manière cela peut changer drastiquement leur manière d’opérer », a-t-elle dit.

« Nous pensons que dans beaucoup de compartiments du jeu », la 5G peut être « un accélérateur de compétitivité pour nos entreprises », a-t-elle ajouté. L'Etat a déjà sélectionné en septembre 2020, 18 projets qui recevront 83 millions d'euros d'argent public, pour un total d'investissement de 260 millions d’euros. Trois autres projets ont été annoncés mardi, qui recevront 10 millions d'argent public : un projet de communication machine à machine (mMTC) porté par la société d'ingénierie et de conseil Médiane Système, une carte d'accélération de réseau de la PME grenobloise Kalray (une centaine de salariés), et une solution de contrôle de la ventilation et du chauffage des bâtiments d'une autre PME grenobloise, Adeunis (une trentaine de salariés).

Les fonds publics viendront de France Relance, le plan annoncé par le gouvernement pour soutenir l'économie après la crise de la Covid-19, et du 4ème programme pour les investissements d’avenir. Le gouvernement estime que cet effort de stimulation des applications de la 5G peut permettre de créer 20.000 nouveaux emplois d'ici 2025, et porter à 15 milliards d'euros le marché de la 5G en France à cette date. « Nous voulons accompagner les PME innovantes » dans le domaine, « pour qu'elles réalisent plus de la moitié de leur chiffre d'affaires à l’étranger » d'ici 2025, a précisé Mme Pannier-Runacher.

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