La Commission européenne interdit l’usage de TikTok à son personnel

Commission européenne

La Commission européenne a annoncé jeudi interdire l'usage de l'application TikTok sur les appareils professionnels de son personnel afin de "protéger les données" de l'institution, une mesure dénoncée par le réseau social chinois.  Cette "suspension" du populaire service de partage de vidéos "vise à protéger la Commission contre les cybermenaces (...) Il est de notre devoir de réagir le plus tôt possible aux cyberalertes potentielles", a indiqué l'exécutif européen dans un communiqué. Les fonctionnaires et employés de la Commission ont jusqu'au 15 mars au plus tard pour désinstaller l'application de leurs appareils professionnels (smartphones, tablettes...), a précisé un porte-parole de l'institution.

   Ils devront également supprimer TikTok de leurs appareils personnels si ces derniers contiennent des applications officielles (messagerie électronique, applications de visioconférence...), dans l'objectif de "protéger les données de la Commission", a-t-il ajouté. Cette décision survient alors que TikTok, dont la société mère ByteDance est chinoise, fait l'objet d'une surveillance croissante des Occidentaux ces derniers mois en raison de craintes que Pékin puisse accéder aux données des utilisateurs à travers le monde. "En tant qu'institution, la Commission européenne a, dès le début de son mandat, mis l'accent sur la cybersécurité, la protection de ses collaborateurs et de tous ceux qui travaillent" pour l'institution, a observé le commissaire à l'Industrie Thierry Breton devant la presse. Il s'est refusé à livrer de détails : "Nous ne sommes évidemment nullement contraints de donner les raisons pour lesquelles nous prenons [de telles] décisions dans l'intérêt de nos propres collègues, du bon fonctionnement des institutions et de sa préservation", a-t-il insisté.

   "Nous pensons que cette suspension est malavisée et fondée sur des conceptions fondamentalement erronées. Nous sommes surpris que la Commission ne nous ait pas contactés directement, ni ne nous ait donné l'opportunité de nous expliquer", a déploré TikTok dans un communiqué. L'entreprise avait admis en novembre dernier que certains de ses employés en Chine pouvaient accéder aux données des utilisateurs européens.

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