Une enquête antitrust sur Google, Facebook ou Twitter demandée par la Maison Blanche ?
La Maison Blanche examinerait un projet de décret donnant instruction aux agences fédérales de mener une enquête antitrust sur les pratiques des plateformes de médias sociaux, comme Google, Facebook ou Twitter, selon un document obtenu par l'agence Bloomberg News. Selon cette ébauche de décret, qui ne cite pas nommément Google ou Facebook, les autorités antitrust sont invitées à "enquêter de manière approfondie sur la question de savoir si une plate-forme en ligne a enfreint les lois antitrust". Le projet de décret ordonne aux autres agences gouvernementales, comme le département de la justice, d'effectuer dans un délai d'un mois des recommandations pour "protéger la concurrence parmi les plateformes en ligne et trouver une solution aux problèmes de partialité". La Maison Blanche s'est distancée de la publication de ce document samedi. Une porte-parole, Lindsay Walters, a indiqué au Washington Post : "bien que la Maison Blanche soit préoccupée par les pratiques des plateformes en ligne et de leur impact sur la société, le document n'est pas la conclusion d'un processus officiel d'élaboration des politiques de la Maison Blanche". Si ce décret était signé, il représenterait une escalade significative dans la guerre larvée de Donald Trump contre la Silicon Valley.
Le locataire de la Maison Blanche a récemment multiplié les attaques notamment contre Google qu'il accuse de censurer les voix conservatrices et de favoriser les articles provenant de médias classés à gauche dans ses résultats de recherche. "Les médias sociaux sont totalement discriminatoires contre les voix républicaines, conservatrices", a déclaré Donald Trump sur Twitter en août. "... Nous ne laisserons pas cela se produire. Ils réduisent les opinions de nombreuses personnes à droite, tout en ne faisant rien aux autres", a-t-il poursuivi. Des dirigeants de Facebook et Twitter ont également dû s'expliquer longuement début septembre devant le Congrès, notamment sur ce sujet. Google a refusé de participer à ces auditions. La publication de ce brouillon de décret intervient à quelques jours d'une réunion déjà prévue par le département de la Justice et son ministre Jeff Sessions avec les procureurs des États pour discuter de l'industrie des médias sociaux, de leurs pratiques de filtrage et des implications vis-à-vis des lois antitrust. "En raison de leur rôle crucial dans la société américaine, il est essentiel que les citoyens américains soient protégés contre les actes anticoncurrentiels des plates-formes en ligne dominantes", indique encore le projet d'ordonnance. (avec l’AFP)