Réactions politiques à l’annonce du départ de Twitter du code de bonnes pratiques de l’UE

twitter

Twitter "sera banni" de l'Union Européenne en cas de non-respect de ses règles, a déclaré lundi le ministre français délégué au numérique Jean-Noël Barrot, qui s'est parallèlement inquiété d'une future régulation européenne "excessive" en matière d'intelligence artificielle (IA).

Twitter, ", s'il ne se conforme pas à nos règles, sera banni, en cas de récidive, de l'Union européenne", a martelé sur franceinfo Jean-Noël Barrot, ministre délégué chargé de la Transition numérique et des Télécommunications. Cette déclaration survient après la sortie officielle de Twitter du code de bonnes pratiques de l'Union Européenne contre la désinformation en ligne, annoncée samedi par le commissaire européen à l'Industrie Thierry Breton. Ce dernier avait rappelé dans un message sur Twitter que le réseau social, dirigé par le milliardaire américain Elon Musk, demeurait assujetti légalement au respect des règles européennes. "Twitter joue un rôle important dans le débat public, mais nous ne pouvons pas prendre le risque qu'un réseau social tel que Twitter se laisse prendre en otage par les partisans de la désinformation et que, par conséquent, notre débat public et notre démocratie soit affectés", a insisté Jean-Noël Barrot. "C'est la raison pour laquelle nous avons établi des règles claires et il faudra que Twitter s'y conforme", a-t-il ajouté.

Thierry Breton réagit

De son côté, le commissaire européen à l'Industrie Thierry Breton a souligné samedi dans un tweet que les obligations de Twitter "demeurent", même avec ce départ annoncé du code de bonnes pratiques. "Vous pouvez courir mais vous ne pouvez pas vous cacher. Au-delà des engagements volontaires, la lutte contre la désinformation sera une obligation légale en vertu de la DSA (la loi sur les services numériques) à partir du 25 août", lui a-t-il rappelé. "Nos équipes seront prêtes à faire appliquer la loi", a-t-il averti.

Lancé en 2018, le code européen de bonnes pratiques regroupe une trentaine de signataires, des géants comme Meta, Google, Twitter, Microsoft, TikTok, mais aussi de plus petites plateformes, ainsi que des professionnels de la publicité, des fact-checkeurs et des ONG. Les signataires ont eux-mêmes participé à la rédaction du texte, qui contient une quarantaine d'engagements visant notamment à mieux coopérer avec les fact-checkeurs et à priver de publicité les sites diffusant des infox. "Si (Elon Musk) n'est pas sérieux sur le code, c'est peut-être mieux qu'il le quitte", avait commenté vendredi un responsable à la Commission européenne contacté par l'AFP.

La position « excessive » du Parlement européen en matière d’intelligence artificielle générative

Par ailleurs interrogé sur la future réglementation européenne en matière d'intelligence artificielle générative (l'"IA Act") actuellement en discussion, Jean-Noël Barrot, tout en reconnaissant la nécessité de "donner un cadre" au développement de l'IA, a taclé le positionnement du Parlement européen qui risque de "faire sortir l'Union européenne de l'Histoire technologique". "À ce stade, la position du Parlement européen est excessive car elle impose des obligations d'audits, des obligations de transparence qui sont excessives pour ce type de modèles", à l'image de ChatGPT, a-t-il estimé. Ces modèles d'IA "font l'objet d'une course effrénée dans laquelle nous ne devons pas nous laisser distancer, sans quoi nous nous enfermerions dans des décennies d'assujettissement et de dépendance technologique", a-t-il poursuivi, appelant à "investir" dans le domaine. "Il est impératif de disposer dans les mois qui viennent de modèles tels que ceux qu'ont développé ces géants américains", a-t-il conclu, rappelant que Google avait pour l'heure renoncé à déployer son IA Bard dans l'UE, face aux contraintes réglementaires.

À lire aussi

Filtrer par