Régulation d’internet : Cédric O 100% d’accord avec Mark Zuckerberg

CédricO

Le nouveau secrétaire d'Etat au numérique Cédric O est "100% d'accord" avec le patron de Facebook Mark Zuckerberg sur le besoin de davantage réguler internet, a-t-il indiqué mercredi dans un entretien à l'AFP en marge de sa prise de fonctions à Bercy. Le patron de Facebook "demande plus de régulation sur le modèle européen (...) avec plus d'implication des Etats", et je suis "100% d'accord avec lui sur ce sujet-là", a expliqué l'ex-conseiller d'Emmanuel Macron sur le numérique.  "Aujourd'hui il y a un énorme problème démocratique : c'est Facebook qui décide que quelque chose en ligne est légal ou pas légal" et "joue le rôle de la justice", a déploré celui qui succède à Mounir Mahjoubi. Le Gouvernement et le Parlement auront prochainement l'occasion de jeter les bases de ces nouvelles régulations d'internet avec la proposition de loi Avia sur les contenus haineux et le projet de loi sur la régulation de l'audiovisuel à l'ère numérique, que le gouvernement voudrait présenter au conseil des ministres à l'été, a expliqué Cédric O. "Il y a une demande des citoyens qui disent: +garantissez-moi que quand je vais sur internet le droit est respecté+, et le droit, ce ne sont pas les plates-formes (comme Facebook, Google, etc., ndlr) qui le définissent", a-t-il dit. Les deux textes "vont poser un cadre intéressant, qui sera assez innovant au niveau mondial, mais ce ne sera que le début de la discussion", a-t-il toutefois prévenu. La réflexion du gouvernement sera guidée notamment par le rapport de l'équipe de fonctionnaires français qui se sont rendus chez Facebook pour mieux comprendre comment la plate-forme régulait les contenus publiés par les internautes. Dans une tribune publiée samedi dans plusieurs journaux en Europe et aux Etats-Unis, le patron américain appelait les pouvoirs publics dans le monde à jouer un "rôle plus actif" pour réguler Internet, enjoignant notamment plus d'Etats à s'inspirer des règles européennes en matière de protection de la vie privée. Mark Zuckerberg estime qu'il faut de nouvelles règlementations dans quatre domaines : les contenus violents et haineux, l'intégrité des élections, la protection de la vie privée et la portabilité des données.

Le scepticisme allemand

Côté Allemand, on se montrait plus sceptique lundi. En effet, la ministre allemande de la Justice Katarina Barley a déclaré dans un communiqué que "le souhait de Mark Zuckerberg d'une plus grande régulation et la revendication de règles mondiales (...) surprennent". Soulignant que   "Facebook a déjà aujourd'hui toutes les possibilités de garantir une protection des données la plus élevée possible pour les utilisateurs, indépendamment d'une régulation publique", a-t-elle estimé.   "A lieu de cela, il ne s'écoule pas un mois sans un nouveau scandale en matière de sécurité", a-t-elle critiqué. "Mark Zuckerberg parle beaucoup depuis un an de la responsabilité de Facebook pour la société, la démocratie et la sphère privée de plus de 2 milliards de personnes", a rappelé la ministre sociale-démocrate, par ailleurs tête de liste de son parti aux élections européennes, regrettant néanmoins que les paroles soient peu suivies de faits. "Facebook a perdu en crédibilité en raison de son comportement", a-t-elle estimé. La ministre a toutefois jugé pertinent de discuter avec M. Zuckerberg de certaines de ses propositions, jugeant elle aussi souhaitable que plus de communications privées soient cryptées.

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