La confiance dans le numérique à son plus haut niveau depuis 10 ans

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Pour sa dixième édition, le baromètre des usages numériques de l’Acsel, mesuré par Harris (1) dévoile que la confiance n’a jamais été aussi forte. Avec trois points de plus qu'en 2021, nous sommes 46% à avoir confiance dans le format numérique. C'est neuf points de plus qu’en période précovid. Les auteurs de l'étude soulignent que "plus exposés, les Français se montrent également plus méfiants mais font preuve de maturité en se tournant vers la technologie lorsqu’elle s’avère utile". Les jeunes, à qui l’ACSEL consacre cette année un volet complet de son baromètre, ont également "clairement conscience des risques, même si cette défiance n’empêche pas le recours au numérique surtout lorsqu’il innove". Cependant  41 % estiment le risque "modéré", tandis qu’ils ne sont que 6 % à considérer une navigation en ligne comme "tout à fait risquée". Ainsi, les escroqueries sont perçues comme de plus en plus fréquentes : 71 % en hausse de 7 points versus 2021. Ce ressenti se traduit dans les faits, puisque le nombre de personnes interrogées qui se déclarent victimes d’une escroquerie en ligne (arnaque à l’assurance maladie, phishing, piratage, fraude à la carte bancaire, virus…) augmente lui aussi de trois points versus 2021 (45 %).

ACSEL 2023

Focus 15-24 ans

Fait marquant du baromètre, les jeunes se détournent des sites de e-commerce classiques. En effet, ils ne sont plus que 13 % à acheter par ce biais contre 23 % lors du dernier baromètre. Près d'un sur deux (46%) déclare ainsi "un manque de confiance" dans ce modèle (46 %). Ils sont également 54 % à se dire "plus méfiants" que la moyenne quant à la capacité des réseaux sociaux à garantir la protection de leurs données personnelles. Ils sont d’ailleurs à peine plus de la moitié (51 % en chute de 9 points) à faire confiance à ces plateformes pour "mieux réguler leurs contenus"  comme éviter les faux comptes et la diffusion de fake news, lutter contre le harcèlement en ligne…). "Cette défiance n’empêche cependant pas l’usage" continuent les auteurs du baromètre et les "jeunes sont moteurs dans l’achat et la vente sur les réseaux sociaux, même si ce canal reste encore embryonnaire : 42 % déclarent l’avoir déjà pratiqué, contre 31 % pour l’ensemble de la population". Par ailleurs, 70% d’entre eux sont abonnés à des influenceurs (vs 35% pour la population globale). Ils sont également plus ouverts à l’usage des cryptomonnaies dans lesquelles ils sont prêts à investir pour 43 % d’entre eux (27 % pour l’ensemble du panel) ou pour réaliser des paiements (44 %) contre 26%. 15% des 15-24 ans utilisent les NFT contre 9% pour l’ensemble des Français. Ils se montrent également "très intéressés par le Métavers dans lequel ils se disent à 57 % "prêts à évoluer", contrairement à la population générale réticente à l’idée de s’y installer (35 %). Enfin face à l'intelligence artificielle, les moins de 35 ans se déclarent confiants à 65% contre 54% pour la moyenne des répondants.

Manque de protections sur l'identité

Lorsque l’on demande aux Français s’ils se sentent convenablement informés sur les manières de se prémunir contre les escroqueries en ligne, ils sont encore 59 % à estimer l’être suffisamment, voire "très bien". Mais ce chiffre est en baisse de trois points par rapport à 2021. S’ils se sentent plutôt bien armés contre le piratage de leurs données bancaires (49 %) et les tentatives de phishing (49 %), ils craignent en revanche davantage les usurpations d’identité  et 42 % seulement s’en disent "protégés", les abonnements cachés (42 %) et les ventes de contrefaçons en ligne (39 %). "Sur tous ces points, en dehors du piratage de données bancaires, l’impression d’être protégé chute" pointe le baromère. Pour autant, si le sentiment de risque augmente, les Français se révèlent plutôt passifs. Ainsi, 46 % seulement ont renforcé leur vigilance sur Internet depuis l’an dernier (52 % des 65 ans et plus) et  30 % ont installé des logiciels ou applications de type antivirus, pare-feu ou VPN.

Usages utiles : santé, environnement, administratif

La santé est une préoccupation majeure des Français. 69% des personnes interrogées estiment aujourd’hui avoir "confiance dans les dispositifs numériques qui permettent de faire de la prévention dans ce domaine  : applications sur smartphone, objets connectés…. Cette confiance est, là encore, renforcée par l’usage  : 72% des utilisateurs sont confiants. Les technologies numériques sont également bien perçues dès lors qu’elles viennent soutenir les actions en faveur de la protection de l’environnement ou de la consommation énergétique. 68 % des répondants leur font notamment confiance pour suivre, maîtriser et réduire ce type de dépense et leur empreinte carbone.  De la même façon, la transmission de leurs données personnelles n’est pas un véritable souci dès lors qu’elle leur est utile : 76 % l’acceptent dans le cadre de la simplification de leurs démarches administratives ; 68% pour améliorer leur suivi médical ; 66 % pour sécuriser leurs transactions.

e-paiement et géolocalisation

Les nouveaux moyens de paiements sont, quant à eux, plutôt bien accueillis, même si la défiance augmente envers ceux qui sont jugés non essentiels : le paiement via smartphone n’enregistre ainsi que 41 % de confiance (en chute de 5 points versus 2021), quand le paiement sans contact via les objets connectés (montre, bracelet…) n’est jugé sécurisant qu’à 32 %. En revanche dès que la technologie ne se révèle pas essentielle, les Français s’en détournent, ainsi la géolocalisation à des fins commerciales n’intéresse que 39% des sondés (en chute de 7 points versus 2021). La possibilité d’évoluer dans le Métavers est jugée adaptée pour 45% aux loisirs mais peu adaptée pour les transactions bancaires selon 23% des répondants.

Consolider la confiance

" L’un des principaux leviers de confiance et de protection reste l’identité numérique certifiée, 58 % des répondants déclarent utiliser l’identification FranceConnect, en hausse forte de 13 points en deux ans" . Les nouvelles méthodes d’authentification lors du paiement ont également un impact favorable sur la confiance : 56% des personnes se déclarent "rassurées" et 61% "satisfaites et rassurées". Lorsqu’on leur demande ce qui pourrait leur donner plus confiance, les répondants souhaitent en premier lieu avoir "la certitude d’être remboursés en cas de piratage de leurs données bancaires" pour 30 % d'entre eux. Ils veulent aussi avoir l’assurance que leurs données seront "bien supprimées s’ils en font la demande" pour 24 %.  En bref, 66% sont prêts à accepter systématiquement les cookies s’ils les protègent contre l’usurpation de compte. autre fait intéressant soulevé par le baromètre : la souveraineté des données n’influe pas sur la confiance : seuls 9% sont rassurés par le fait que leurs données soient stockées en France ou en Europe et 8% qu’elles soient partagées uniquement en France ou en Europe.

(1) Méthodologie : baromètre réalisé par Harris Interactive du 14 au 29 novembre 2022 auprès de 1 247 internautes français.es âgé.es de 15 ans et plus.

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