24% des Français continuent d’acheter leur produit habituel “même s’il est devenu plus cher

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Alors que depuis un an, la France est comme d'autres pays frappée par l'inflation des prix des produits alimentaires (10% d'inflation est prévue pour les semaines et les mois à venir, selon Dominique Schelcher, président de Système U), les Français sont-ils en proie à de nouveaux modes de consommation ? C’est tout le sujet de la dernière étude de l’Observatoire Cetelem et Harris Interactive. Ceux-ci ont passé au crible les habitudes, réactions et démarches des Français* pendant et après des pénuries alimentaires. 

Selon l’étude, 77% des Français ont déclaré avoir été confrontés à des pénuries - principalement d’huile et de moutarde, puis de pâtes, farines et d'œufs. Les familles semblent avoir été davantage impactées (75%). Leur réaction face à ce manque de ressource ? Attendre que le produit soit de nouveau disponible (41%) et remplacer le produit manqué par un autre (51%) bien qu'il soit plus cher que le produit d’origine.

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Mais ces “stratégies” n’ont pas duré longtemps, puisque 69% des Français indiquent qu’au retour du produit en rupture de stock, ceux-ci reviennent à leurs anciennes habitudes de consommation. 10% seulement estiment avoir appris à se passer du produit en question. Manifestement, la tendance était plutôt de faire davantage de stocks (21%).

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La majorité des Français estiment par ailleurs le niveau de cette inflation entre 10% et 19% - les foyers les plus modestes et les familles ont tendance à la considérer encore plus élevée. Au global, cette inflation “n’aura épargné personne”, puisque aucun Français ou presque (<1 %) affirme "ne pas avoir eu le sentiment d’une augmentation des prix".

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Selon l’étude, 69% des Français affirment avoir déjà renoncé à faire "certaines de leurs courses alimentaires" pour des raisons de budget au cours des 12 derniers mois - pour 30%, cela concernait même des produits “essentiels”. Un renoncement davantage rapporté par les personnes les plus modestes, parmi lesquelles les jeunes, qui se déclarent particulièrement touchés (83% indiquent avoir renoncé à certaines dépenses alimentaires, dont 42% concernant des produits essentiels). 

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Face à ces situations de pénurie, la réaction la plus courante a consisté à remplacer le produit devenu “trop cher” par un équivalent d’une marque moins coûteuse (selon une étude .becoming, les marques discount seraient devenues “les nouvelles lovebrands”). Le fait d’attendre que le produit soit en promotion (ou de le remplacer par un autre) apparaît rarement comme une stratégie privilégiée. 24% des Français déclarent avoir continué d’acheter leur produit habituel, “même s’il était devenu plus cher” - un comportement plus fréquemment rapporté chez les personnes aux revenus élevés (37%) que chez les personnes aux revenus moyens (23%) ou faibles (19%).

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Parmi les produits auxquels les Français ont renoncé au cours des 12 derniers mois, nous retrouvons les plats préparés, le poisson, la viande, l’alcool et…  les biscuits apéritifs.

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Quelle que soit la catégorie de produits envisagée, les plus modestes ont davantage eu le sentiment de devoir se restreindre dans leur consommation, voici ce que les Français ont répondu à la question “avez-vous renoncé à acheter un produit” parmi les catégories suivantes :

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Pour faire face à la hausse des prix de l’alimentation “de manière plus générale”, les Français indiquent prêter une plus grande attention aux prix, s’ensuivent ensuite les réflexes alimentaires (manger moins, voire manger un peu moins bien pour un peu plus d’un tiers). 86% d'entre eux font également attention à ne pas gaspiller. En ce qui concerne leur choix de marques, les Français se sont davantage tournés les “moins chères” (selon YouGov, Lidl est la marque n°1 sur le rapport qualité/prix).

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Selon l’enquête, encore, les habitudes de consommation adoptées par les Français face à l’inflation sont destinées à “s’inscrire dans le temps”. En effet, chez ceux qui ont opéré des changements dans leur consommation des marques, la plupart envisage ces changements comme "pérennes" (67%). À l’inverse, seuls 3% indiquent que ces adaptations vont "disparaître rapidement" de leurs modes de consommation. 

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Aux yeux des Français, la hausse des prix de l’alimentation n’est pas terminée. Près des ¾ d’entre eux estiment que l’inflation va se prolonger dans les 12 prochains mois… et seuls 1% pense que les prix vont finir par retrouver leur niveau d’avant l’inflation.

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Malgré les adaptations que cela pourrait entraîner, et même si cela implique de devoir payer plus cher, les Français se prononceront plutôt en faveur d’une plus grande indépendance de la production alimentaire française à l’avenir.

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L'étude complète est à retrouver ici

*Méthodologie : l’enquête a été réalisée en ligne du 8 au 10 février 2023 sur un échantillon de 1 000 personnes représentatifs de la population française (18 ans et +) selon leur sexe, leur âge, leur catégorie socioprofessionnelle et la région de l’interviewé(e). Ce rapport distingue trois tranches de revenus (faibles, intermédiaires et élevés).

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