PQR : les effectifs en baisse de 10% en 10 ans

PQR

Les effectifs des journalistes de la presse quotidienne régionale (PQR) ont chuté de près de 10% en une décennie, selon une étude présentée jeudi aux Assises du journalisme de Tours qui se déroulent jusqu’au 15 mars. Le baromètre social réalisé pour les Assises par le sociologue des médias Jean-Marie Charon, chercheur au CNRS et à l'IHESS, montre que les journalistes (titulaires d'une carte de presse) travaillant dans la PQR sont tombés à 5.782 en 2017, contre un pic à 6.399 en 2007. Un recul de 9,6%, supérieur à la tendance enregistrée par la profession dans son ensemble. Le nombre total de cartes de presse attribuées a chuté de 6,68% de 2009 à 2018, à 35.297, selon les chiffres de la CCIJP, la commission paritaire qui délivre ce titre. Une dégringolade des troupes de la PQR qui reflète la crise économique frappant la soixantaine de journaux qui la composent : leur chiffre d'affaires global a chuté de presque 20% en dix ans, tombant à 2,18 milliards d'euros en 2016, d'après des données officielles. Une baisse principalement liée à un effondrement de 38,7% de leurs ressources publicitaires.

Le baromètre relève toutefois que la précarité est moins importante dans la presse locale que dans la presse nationale pour les journalistes professionnels : on dénombre 5,18% de CDD et 9,8% de pigistes dans la PQR, alors que plus d'un quart des titulaires de la carte de presse tous médias confondus sont en statut précaire. Dans la PQR, "la tendance est toujours au recul du nombre de journalistes, même si la plupart des responsables de rédactions parlent d'un ralentissement, voire un retournement prochain de la tendance", notamment grâce au développement de stratégies "digital first" (donnant la priorité au numérique, par rapport aux éditions papier), résume Jean-Marie Charon. Ces stratégies induisent des recompositions à l'intérieur des rédactions, mais pour le moment les recrutements de nouveaux profils annoncés par certains médias (notamment de journalistes maîtrisant la vidéo, l'exploitation des données, les réseaux sociaux...), ne suffisent pas à compenser les départs.

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