SVOD : les abonnés y consacrent 15 € par mois

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Les abonnés aux plateformes de streaming vidéo dépensent en moyenne un peu plus de 15 euros par mois, un budget qu'impacterait peu une multiplication des offres ou une variation des prix pour les amateurs de films et de séries, selon un rapport du CSA et de la Hadopi publié mardi. Depuis l'arrivée en France de Netflix en 2014, la consommation de ces plateformes suit « une tendance à la hausse », accélérée par les confinements et couvre-feux liés à la crise sanitaire, rappellent le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) et la Haute autorité pour la diffusion des oeuvres et la protection des droits sur internet (Hadopi). Au printemps 2020, 46% des internautes français avaient accès à au moins une offre légale au sein de leur foyer (contre 36% en 2019), soit plus de 22 millions de Français.

Le nombre de services disponibles est passé de 63 en 2017 à 78 en 2020, avec notamment le lancement d'Apple TV+ en novembre 2019 et de Disney+ en avril 2020. Autre preuve de leur succès, le chiffre d'affaires des plateformes SVOD a été multiplié par 10 depuis 2015 pour atteindre 851 millions d'euros en 2019, selon des données du Centre national du cinéma (CNC), et dépasserait « 1,2 milliard d'euros en 2020 ». Un chiffre toutefois « nettement inférieur » à celui de la télévision payante, de « 2,9 milliards d'euros en 2018 ». Au final, la dépense mensuelle moyenne des abonnés à un service de SVOD s'élève à un peu plus de 15 euros, avec en moyenne 1,7 abonnement de SVOD ou de télévision payante.

Selon divers scénarios de multiplication des offres ou de variation des prix testés pour le rapport, les abonnés à des offres de cinéma et de séries se montrent « peu sensibles » à de tels changements, avec une part d'abonnés et des dépenses variant "dans de faibles proportions ». Preuve que le consommateur de fiction « s’adapte » de « manière à garder constant » son budget, notamment grâce à la possibilité de se désabonner facilement et au partage de comptes. « Ce dernier phénomène méritera qu'on s’y intéresse proprement, pour faire la part entre pratiques autorisées, tolérées et celles qui doivent être endiguées », a souligné lors d'une visioconférence Monique Zerbib, la présidente par intérim de l’Hadopi. De même, « les pratiques illicites varient peu selon le nombre d’offres », reflet d'une « satisfaction croissante à l'égard des offres légales », selon le rapport.

A l'inverse, l'impact serait plus fort chez les abonnés à des offres de sport, des prix à la hausse entraînant par exemple une diminution du nombre d'abonnés mais une augmentation des dépenses, les spectateurs les plus passionnés étant prêts à mettre le prix pour suivre les compétitions. « La conquête du marché va se faire en nombre d'abonnés plus qu'en nombre d'abonnements par abonné », a prédit Hervé Godechot, membre du collège du CSA. Le président du CSA, Roch-Olivier Maistre, a profité de cette étude conjointe pour rappeler la « pertinence du rapprochement entre le CSA et l’Hadopi » au sein d'une nouvelle autorité de régulation, l'Arcom, qui doit figurer dans une nouvelle loi audiovisuelle attendue « en conseil des ministres en avril » et « peut-être » au « Parlement en mai ». Il en a outre indiqué que le CSA rendrait « très prochainement » son avis sur le projet de décret précisant les obligations de financement à la création française auxquelles seront bientôt soumises les plateformes internationales.

Pour lire l’étude dans son intégralité, c’est par ici.

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