La Samaritaine : visite de chantier

Samaritaine- LVMH

Sous la verrière de la Samaritaine

(© ©Pierre-Olivier Deschamps, Agence Vu')

Le groupe LVMH présente la nouvelle Samaritaine qui réouvrira en avril 2020 sous forme d’un complexe luxe multiple. Quinze ans de fermeture, dix ans de négociations (avec la Mairie de Paris et des associations) pour obtenir le permis de construire, cinq ans de travaux titanesques, 750 millions d’euros de budget… Il aura fallu tout cela pour que « la cathédrale du commerce », comme la décrivait son architecte Franck Jourdain à Emile Zola renaisse. Mais comme l’a expliqué son PDG Jean-Jacques Guiony, par ailleurs directeur financier de LVMH, « cela en valait la peine ». Et Eléonore de Boissière, directrice retail du groupe, responsable Europe et Moyen-Orient de DFS (distribution sélective du groupe) d’ajouter « la contrainte génère beaucoup de créativité ». La Samaritaine reprendra donc vie en avril prochain (la date exacte n’est pas encore fixée) sous forme d’un complexe réunissant un hôtel de luxe, des bureaux, des logements sociaux, une crèche et un grand magasin. « C’est plus qu’un relancement car le nouvel ensemble sera un lieu de vie mixant parisiens et touristes » a résumé Jean-Jacques Guiony. Le projet de cette conception a été confié à l'agence japonaise Sanaa, avec la supervision de Jean-François Lagneau, architecte en chef des monuments historiques. Joyaux de l'art nouveau et de l'art déco, les quatre bâtiments - dont un classé aux Monuments Historiques - ont subi une lourde restructuration qui devait également respecter et revaloriser les éléments d'époque : mosaïques, émaux, verrières ou encore garde-corps en fer forgé. Au total, 70 000 m2 ont été entièrement rénovés ou construits. L’hôtel cinq étoiles Cheval Blanc (marque détenue par LVMH) comprendra 72 chambres et suites avec vue plongeante sur la Seine, avec un ticket d’entrée à 1 150 euros pour une chambre de 45 m2. Il proposera également quatre restaurants, dont un gastronomique dirigé par le chef étoilé Arnaud Donckele, chef de l'année de Gault et Millau pour 2020. « Nous attendons une clientèle à la fois tourisme et business », a commenté Olivier Lefèbvre, directeur du groupe Cheval Blanc. L’architecte américain Peter Marino a pensé l’hôtel comme une résidence parisienne. Quant au « plus petit des grands magasins parisiens », il n'occupera plus que 20 000 m2 (contre quelque 30 000 m2 au moment de sa fermeture) et ouvrira sous la gestion de DFS, également propriété du groupe de Bernard Arnault, avec une sélection de 600 marques de luxe dont une quarantaine exclusives et beaucoup de marques françaises. « Nous avons voulu un lieu de vie, de flânerie plutôt qu’un commerce » poursuit Eléonore de Boissière. Par rapport au Bon Marché (également propriété de LVMH), La Samaritaine se différenciera par « une recherche de clientèle locale ». Le grand magasin n’aura pas de rayon alimentaire (mais propose 12 points de restauration) ni de rayons décoration et enfants. Il comprendra en revanche un espace beauté de plus de 3 000 m2 (conçu par Hubert de Malherbe), un concept store, un salon privé VIP, un SPA…Le nouveau logo (un S stylisé) a été conçu par l’agence de design Be-pôles. Quant à la communication, c’est l’agence Karla Otto qui s’en chargera. Et si l’on croit Eléonore de Boissière, « elle sera dans un esprit d’impertinence » des anciennes campagnes de la Samaritaine. Certains se souviennent de King Kong attaquant Paris...

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