SIAL : l’alimentation en transition

SIAL

Evènement majeur de la planète food, le Sial revient sur le devant de la scène comme décodeur des assiettes de demain mais sur fond d’inflation.

Après quatre ans d’absence en présentiel et une petite édition virtuelle en 2020, le Sial retrouvera ses marques à Villepinte du 15 au 19 octobre prochain. D’ores et déjà, 95% des exposants ont confirmés leur venue, or Chine et Russie bien sûr. « Après ce temps de crise sanitaire, et dans un contexte économique difficile, nous devons reconstruire nos repères, redonner une boussole aux industriels afin de les aider à prendre les bonnes décisions », a commenté Nicolas Trentesaux, directeur général Sial. « Notre rôle est d’être l’éclaireur d’aujourd’hui et de demain, le catalyseur d’énergie qui permettra de relancer les challenges. L’avenir n’est pas ce qui va arriver, mais ce que nous allons en faire en apportant aux consommateurs la possibilité de bien se nourrir ». D’où le choix du chef d’origine argentine Mauro Colagreco comme parrain de cette édition. Par sa conscience et sa conversion verte, il incarne ce changement de paradigme. C’est un fait indéniable, le consommateur a changé, ses besoins aussi.

D’où l’importance pour les organisateurs de les identifier, ce que fait Sial Insight, l’observatoire maison des tendances, avec l’aide de trois partenaires intervenants : Karin Perrot, directrice expert food Kantar, Xavier Terlet, directeur général ProtéinesXTC, et Maria Bertoch, director business développement NDP Goup. Premier constat : la santé passe désormais par l’assiette. Deux tiers des sondés du panel Kantar considèrent que leurs choix alimentaires conditionnent le monde dans lequel ils veulent vivre. Ils sont en quête de produits sains, sont plus regardants sur les compositions, lisent les étiquettes même s’ils ne les décryptent pas toujours Ils veulent moins de sel, moins de gras et plus de goût. D’où une offre qui se radicalise en étant plus éthique, plus citoyenne, plus écologique. La promesse immunité émerge également sur les packagings. Le nombre de produits qui la mette en avant s’est multiplié par huit en un an. « Mais attention à ce que l’on aille pas vers une alimentation à deux vitesses, avec des propositions pour ceux qui ont les moyens de bien se nourrir et d’autres qui, pour des raisons de pouvoir d’achat, continueront à acheter plus sucré, plus gras car moins cher », a souligné Xavier Terlet. « Il faut trouver des moyens de faire mieux en terme de prix. Ce que, par exemple, Danone a commencé à réaliser, en réorganisant ses gammes pour baisser ses prix ».

Le bio régresse

Ce nouveau besoin explose également dans le secteur de la restauration hors domicile. Alors que ce marché n’a pas retrouvé son niveau d’avant crise, en Europe, 67% des clients sont en demande d’une carte plus courte, plus simple, signe de produits frais de saison, et 53% veulent un snacking sain. La RSE s’invite elle aussi à table. Manger conditionne le monde dans lequel nous vivrons demain. 63% du panel Kantar estime que manger est un acte citoyen, 40% végétalisent leur assiette et 35% ont réduit ou arrêter la viande. Pourtant, paradoxalement, en France, le bio régresse. « D’une part parce que l’offre s’est énormément diversifiée depuis dix ans. Un produit sur trois lancé en 2020 est bio. Même les marques distributeurs l’ont investi. A cela s’ajoute le cout : si les prix du bio sont annoncés 20 à 30 % plus chers, dans la réalité des linéaires, ils le sont 40 à 50%. D’où le nouvel enjeu de faire du bio pas cher. Par ailleurs, le bio est aujourd’hui attaqué par le local et le végétal. Le local, ce sont les circuits courts de producteurs. Par végétal, entendez les substituts à la viande. Après les steaks de soja ou de pois chiches apparaissent les meat like, ces faux steaks qui ressemblent à de vraies entrecôtes dont le saignant est un jus de betterave rouge. Reste que ces substituts sont à ce jour très chers.

Et le plaisir, dans tout cela ? Comment mettre en partage le bon et le bien ? Telle est la troisième tendance du salon. Durant la pandémie, les Français, notamment, se sont mis au fait maison, cuisiner est à la croisée de ces deux chemins. Cela permet de contrôler ce que l’on a dans l’assiette et de gérer son budget. Ce fait maison a de très, très beaux jours devant lui et aux industriels de trouver comment y mettre la main à la pâte. Qui dit plaisir, dit craquage. Saviez-vous que ce sont les Asiatiques qui s’y adonnent le plus ? En France, on est recherche le plaisir organoleptique des sensations intenses, des textures multiples. La douceur qui s’est la plus vendue l’été dernier ? Les glaces Ferrero Rocher. L’exotisme fait rêver, l’Afrique Centrale atterrit sur les linéaires. On se met au maffé et on découvre les desserts kenyens. Les acteurs du e-commerce ne boudent pas non plus leur plaisir. Le digital s’annonce comme une lame de fond, que ce soit par les e-livraisons que par les magasins connectés. Enfin, si le Sial se définit comme le décodeur des assiettes de demain, il se donne les moyens de l’être en mettant à disposition des exposants/visiteurs moultes outils, tels la Market Place, et le Future Lab….

À lire aussi

Filtrer par