Une situation conjoncturelle « plutôt hésitante » selon l’INSEE

Courbe

L'économie française devrait progresser de 0,2% sur chacun des deux premiers trimestres de 2023 grâce à une production industrielle résistante tandis que l'inflation devrait refluer à 5% sur un an en juin, a pronostiqué l'Insee mardi.

On "est dans une situation conjoncturelle plutôt hésitante, ni franchement favorable, ni franchement défavorable", a résumé Julien Pouget, chef du département de la conjoncture de l'Institut national de la statistique lors d'une conférence de presse. Après avoir progressé d'un timide 0,1% au quatrième trimestre 2022, le Produit intérieur brut (PIB) augmenterait ainsi de 0,2% au premier trimestre puis de 0,2% à nouveau au deuxième, contre respectivement 0,1% et 0,3% anticipés précédemment.  Après un net repli fin 2022, la consommation des ménages rebondirait "modestement", portée par la consommation d'énergie dans des conditions hivernales normales, après un automne particulièrement doux. Alors que les achats de véhicules continueraient à progresser, ceux de produits alimentaires pourraient rester pénalisés par des envolées des prix à deux chiffres, jusqu'à 13,7% sur un an dans ce secteur en février, selon l'Insee.

Dans son ensemble, la hausse des prix à la consommation demeurerait sur "un plateau" autour de 6% sur un an en février, un niveau inédit depuis près de quatre décennies, avant de refluer progressivement à 5% en juin. Mais l'alimentation pesant désormais davantage que l'énergie dans cet indicateur, l'inflation sous-jacente (hors énergie et produits alimentaires frais) se maintiendrait au-dessus de ce niveau, à 5,7% mi-2023. Le soutien à l'économie proviendra surtout de la production industrielle, qui pourrait "légèrement progresser" au premier trimestre, d'après l'Insee. Elle bénéficiera du rebond dans la cokéfaction-raffinage qui avait pâti des grèves d'octobre, de difficultés d'approvisionnement moindres et d'une production électrique en hausse avec la remise en service de réacteurs nucléaires.

Dans les services, l'activité devrait toujours afficher "un rythme modéré". Ces prévisions ne tiennent cependant pas compte de l'impact éventuel des grèves contre le projet de réforme des retraites, qui pourraient affecter plus fortement certains secteurs comme les transports. L'Insee n'a pas fourni de prévision pour l'ensemble de 2023, alors que le gouvernement table sur une croissance de 1%.

À lire aussi

Filtrer par