Affaire Hanouna : C8 juge la sanction du CSA disproportionnée et discriminatoire

C8 a dénoncé jeudi la décision du CSA de priver de publicité durant trois semaines l'émission phare de Cyril Hanouna, à la suite de deux incidents fin 2016. "Ces sanctions, qui visent à priver de ressources publicitaires l'émission phare de la chaîne pour une durée de trois semaines, frappent par leur caractère disproportionné et discriminatoire" et "témoignent du traitement inéquitable dont "Touche pas à mon poste!" est victime de la part du CSA, alors que de nombreuses séquences problématiques diffusées à la télévision et à la radio ne font quant à elles l'objet d'aucune réaction", a réagi la chaîne dans un communiqué. "C8 a eu l'occasion, à plusieurs reprises, d'alerter M. Olivier Schrameck (le président du CSA, ndlr) dans différents courriers sur ce sujet et plus globalement sur l'acharnement subi par la chaîne et son programme phare", ajoute-t-elle, assurant avoir appris avec "stupéfaction" la décision de l'autorité de régulation. Mercredi, le CSA a privé de publicité pour trois semaines "Touche pas à mon poste" (TPMP), émission phare de Cyril Hanouna sur C8, pour deux séquences diffusées en novembre et décembre 2016 et qui avaient suscité des plaintes de téléspectateurs, l'une pour atteinte au respect de la personne humaine et l'autre pour sexisme.

Entre 1,5 et 2 millions € de manque à gagner

C'est la première fois que le CSA applique ce type de sanction. La procédure a été particulièrement rapide, les dirigeants de la chaîne ayant été auditionnés mercredi matin et la décision annoncée dans la soirée. "Cela montre effectivement que le CSA agit et il est important qu'il agisse quand il y a des comportements aussi inadmissibles. On suivra la suite de près", a réagi la ministre de la Culture Françoise Nyssen, lors d'un point presse au Midem, à Cannes. Selon une source proche du dossier, la mesure pourrait coûter à la chaîne entre 1,5 million et 2 millions d'euros. C8, qui n'a pas donné d'estimation de son manque à gagner, souligne que "ces sanctions vont inévitablement fragiliser l'équilibre économique de la chaîne", et précise qu'elle "prendra toutes les mesures juridiques appropriées". Elle peut faire appel de la décision du CSA auprès du Conseil d'Etat. Une autre procédure de sanction est toujours en cours au CSA pour un canular de Cyril Hanouna jugé homophobe, diffusé le 23 mai, qui a déclenché une avalanche de réactions et pour laquelle l'animateur s'est excusé. Pour cette séquence, le CSA a enregistré un nombre de plaintes de téléspectateurs record (près de 40.000 mercredi).

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