Affaire Hanouna : CSA est allé plus loin que préconisé

Les sanctions prises par le CSA contre la chaîne C8 après des incidents survenus fin 2016 dans l'émission de Cyril Hanouna sont plus lourdes que ce qu'avait préconisé le rapporteur indépendant chargé d'instruire l'affaire. Mercredi, le CSA a privé de publicité pour trois semaines "Touche pas à mon poste" (TPMP), l'émission phare de Cyril Hanouna sur C8, pour deux séquences diffusées en novembre et décembre 2016 et qui avaient suscité des plaintes de téléspectateurs, l'une pour atteinte au respect de la personne humaine et l'autre pour sexisme. Mais selon les rapports du conseiller d'État chargé d'instruire le dossier pour le compte du CSA, dont des extraits ont été cités par plusieurs médias et dont l'AFP s'est procuré des copies, le régulateur est allé bien plus loin que ce que préconisait le magistrat. Concernant la première séquence (un simulacre d'assassinat), tout en jugeant que sa diffusion "était regrettable et a pu choquer un certain nombre de téléspectateurs", le rapporteur indépendant n'avait pas proposé au CSA de prendre de sanction. Le régulateur, qui a le dernier mot dans cette procédure, comme le prévoit la loi, avait choisi finalement de priver TPMP de publicité pendant une semaine. Quant à la deuxième séquence incriminée (dans laquelle Cyril Hanouna avait conduit une chroniqueuse, qui avait les yeux fermés, à poser sa main sur son sexe), le magistrat a préconisé une sanction moins sévère que celle prononcée (deux semaines supplémentaires sans publicité), à savoir une amende de 50.000 euros. Mercredi, une source proche du dossier avait indiqué à l'AFP que la sanction du CSA pourrait priver C8 de recettes comprises entre 1,5 et 2 millions d'euros. Cyril Hanouna a quant à lui chiffré entre 5 et 6 millions d'euros la double sanction du CSA, dans "Touche pas à mon poste" diffusé jeudi soir. L'animateur a estimé que le régulateur de l'audiovisuel, en agissant ainsi, "a eu la main très très lourde" et l'a accusé de vouloir "interdire TPMP bonnement et tout simplement". C8 avait assuré jeudi qu'elle prendrait "toutes les mesures juridiques appropriées" à la suite de la décision du CSA, sans préciser si elle comptait faire appel devant le Conseil d'État.

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