Aides à la presse : une large concertation à venir

Euros

Le ministère de la Culture a annoncé mardi l'organisation "prochaine" d'une concertation avec les éditeurs de presse et les syndicats de journalistes pour revoir les conditions d'attribution des aides publiques au secteur, en les reliant à la présence de journalistes dans les rédactions. D'une durée de deux mois, cette concertation fait suite à un rapport remis en mars à la ministre de la Culture Roselyne Bachelot, qui "partage pleinement" son "diagnostic", selon un communiqué. En décembre, la ministre avait missionné la conseillère d'État et présidente de la Commission paritaire des publications et agences de presse (CPPAP), Laurence Franceschini, pour qu'elle étudie un possible conditionnement des aides à la presse à la composition des rédactions. Alors que "la présence de journalistes professionnels" dans les rédactions "constituait jusqu'alors une évidence, force est de constater que, d'une part, certains titres de presse ont fait évoluer leur modèle économique et, d'autre part, le numérique brouille le statut de l'information", souligne le ministère dans son communiqué. Pour rectifier le tir, Laurence Franceschini propose dans son rapport "diverses modifications des textes définissant les conditions ouvrant droit aux aides à la presse pour les publications de presse et les services de presse en ligne, avec des exigences renforcées pour les titres d'information politique et générale (IPG)", ajoute le ministère.

Pour bénéficier d'aides indirectes (tarif postal préférentiel, taux de TVA super réduit de 2,1%), "les journaux et écrits périodiques présentant un lien direct avec l'actualité" devraient ainsi comporter "une équipe rédactionnelle composée de journalistes professionnels", selon une synthèse des propositions dévoilée mardi. Ils devraient aussi présenter, plutôt qu'un "apport éditorial significatif", un "contenu original composé d'informations ayant fait l'objet d'un traitement à caractère journalistique", via notamment leur "vérification". Les aides directes et tarifs postaux très préférentiels destinés aux publications IPG pourraient quant à elles nécessiter une masse salariale consacrée à 50% à la rémunération des journalistes ou, parmi d'autres options, des effectifs composés au moins pour moitié de journalistes. Les services de presse en ligne devraient quant à eux proposer un "contenu original" impliquant "la présence au sein de l'équipe rédactionnelle d'au moins un journaliste professionnel" pour bénéficier d'aides.

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