Altice poursuit la convergence Radio-TV

Hervé Béroud
(© Yann Audic pour BFMTV)

Altice France a annoncé la co-diffusion de la matinale week-end de BFMTV « Week-End Première » sur sa station de radio RMC. Depuis deux week-ends consécutifs, les deux antennes sont communes de 6h à 10h le samedi et le dimanche. Pour Hervé Béroud, directeur général délégué de Altice Media, chargé de l'information et du sport, les passerelles sont la force du groupe.

Est-ce une nouvelle matinale ?

Les deux rédactions radio et TV travaillent ensemble pour ce nouveau produit média. C’est la première fois dans le groupe que c’est une émission TV qui passe en radio et non l’inverse. C’est une matinale commune. La base reste la matinale de BFMTV, mais elle se prépare et se construit avec les rédactions de RMC et RMC Sport. Avec les forces des deux chaînes. Elles se répartiront la tâche.

On a travaillé la qualité du son pour une meilleure diffusion en radio, et avec les présentateurs et les chroniqueurs TV pour qu’ils soignent la radio-compatibilité de la matinale. Par exemple, il faut arrêter de dire « comme vous le voyez sur cette image », bien annoncer la personne qui parle, car il n’y a pas synthés en radio. Le travail qu’on fait bénéficie aussi au produit télé.

Pourquoi cette stratégie ?

Cela a commencé en 2007 quand Alain Weill a décidé de diffuser l’interview matinale de Jean-Jacques Bourdin sur BFMTV, pour booster la chaîne qui n’avait que deux ans. A l’époque, les candidats rechignaient à venir sur les plateaux. Le fait de diffuser en télé a permis d’avoir les candidats à l’antenne. Cela a très bien fonctionné. Les audiences radio et TV était bonnes, l’un n’empêchait pas l’autre. Cela a entrainé une série de convergence : des « Grandes gueules » à la matinale de RMC « Apolline Matin » sur RMC Découverte, en passant par « Neumann-Lechypre » sur RMC Story.

Nous nous sommes rendu compte que c’était gagnant-gagnant, cela permettait de renforcer les moyens, de contenir les coûts. Cela permet de multiplier les usages pour les Français. Pour la matinale, le samedi ou le dimanche matin, ils peuvent se lever et regarder la TV, et puis s’ils vont au marché, s’il prennent leur voiture, ils peuvent continuer l’écoute à la radio. C’est pour cela qu’on continue dans cette stratégie. Une stratégie qui a bientôt 14 ans, qui a maintenant un passé riche, sur la durée.

Comment les annonceurs perçoivent cette stratégie ?

D’un point de vue commercial, on a des annonceurs différents en TV et radio. Mais moi je me dis que certains annonceurs pourraient y voir une opportunité pour toucher plus de monde. On exclut pas la possibilité d’avoir des annonceurs communs en radio et TV, notamment les sponsors de la météo.

Est-ce une façon de réduire les coûts ?

Non. Si cela ne fonctionnait pas, on n’aurait pas persisté. D’ailleurs, chez nos concurrents on a fait école. L’interview de 8h30 est diffusée sur FranceInfo en radio et en TV, sur RTL l’émission de Courbet (« Ça peut vous arriver », ndlr) est diffusée sur M6. Il n’y a pas de tabou avec les coûts. Cette synergie permet de renforcer les moyens sans plus de coûts. La principale constatation, c’est qu’une audience ne cannibalise pas l’autre. C’est une stratégie gagnante du point de vue du contenu et de l’audience.

Vers une fusion des rédactions RMC-BFMTV sur certaines émissions ?

Pas de fusion mais des synergies. Nos présentateurs et chroniqueurs RMC sont déjà beaucoup sur BFMTV. Il y a des points de convergence, mais évidemment chaque média a ses spécificités. La rédaction de RMC travaille en majorité sur la matinale, et la rédaction de BFMTV travaille en continu toute la journée, 7 jours sur 7 : les rythmes ne sont pas les mêmes. La rédaction unique n’est pas du tout l’objectif. Mais oui, les passerelles sont notre quotidien et notre force.

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