Arte, ce « bouquet de propositions éditoriales »

patino
(© Paul Blind)

A la présidente d’Arte France depuis le 5 juillet 2020, Bruno Patino a dressé jeudi dernier devant l’Association des journalistes média (AJM) un (presque) bilan d’un peu plus de 10 mois dans ses nouvelles fonctions. Une maison Arte France qu’il connait bien, puisqu’il en assurait la direction éditoriale depuis 2015 jusqu’à sa promotion. En succédant à Véronique Cayla qui a « placé la barre très haut », le dirigeant affiche sa modestie, oubliant au passage, peut-être, qu’il n’est pas pour rien dans les importants succès éditoriaux de la chaine dont il avait la responsabilité, qu’ils soient sur le linéaire ou sur le web. Mais aujourd'hui, avec sa nécessaire prise de hauteur, il entend faire plus que jamais d’Arte « la chaine des récits singuliers et des séries documentaires » dans un principe de coproductions. « Nous sommes passés d’une chaine à un bouquet de propositions éditoriales, nous avons les codes des plateformes », avance-t-il. Et ce bouquet, il revendique aujourd’hui trois supports : la chaine, la plateforme et les chaines sociales. « Les trois sont d’égale importance », insiste M. Patino, permettant ainsi à la marque de se déployer auprès de populations bien distinctes. Une force pour Arte qui tente de séduire les plus jeunes générations. « Nous sommes là où ils sont et produisons des programmes en résonnance avec leurs préoccupations », précise-t-il.

Parce que Netflix a créé un nouvel usage. « On ne reviendra jamais en arrière, que Netflix réussisse ou pas », assène le dirigeant, qui veut qu’Arte et ses déclinaisons numériques soient présentes partout, avec ce petit avantage, ce petit plus d’une plateforme qui se veut affinitaire pour séduire. Mais pas en faisant n’importe quoi de la marque Arte. « Arte, c’est une ligne éditoriale. On veut bien être distribué par tout le monde, mais on ne veut pas être éparpillé », plaide Bruno Patino. De là à imaginer qu’Arte rejoigne Salto, la plateforme de SVOD commune à TF1, M6 et France Télévisions ? C’est « probable » un jour, mais Salto devra en être le distributeur, pas autre chose. Clair. Net. Précis. Mais les ambitions sont également européennes, pour Arte. Avec la volonté d’y aller chercher de « nouveaux publics ». Comment ? Bruno Patino se fait plus politique, pointant qu’Arte est une chaine franco-allemande et que les décisions ne se prennent pas seuls. Français et Allemands regardent toutefois « dans la même direction », relève-t-il. Un conseil d’administration commun d’Arte GEIE le 9 juin prochain pourrait-il éventuellement lever un coin du voile en la matière ?

À lire aussi

Filtrer par