Attentat de Nice : Le CSA pointe France 2

Le CSA a ouvert la voie mercredi à une procédure de sanction contre France 2 pour des images diffusées après l'attentat de Nice en saisissant un rapporteur indépendant qui peut décider d'engager des poursuites contre la chaîne. France Télévisions s'était elle-même excusée dès le lendemain de la diffusion de l'interview d'un homme près du corps de son épouse dans l'édition spéciale de France 2 lancée dans la nuit du 14 au 15 juillet, qui avait choqué de nombreux téléspectateurs. Le CSA, qui rappelle avoir été saisi par "de nombreux téléspectateurs" pour ces images, a constaté un manquement de la chaîne au "respect du principe de dignité de la personne humaine". Or, France 2 avait déjà été mise en demeure par le régulateur pour ce même manquement, après un épisode de "On n'est pas couché" diffusé en novembre 2014 durant lequel des plaisanteries avaient été échangées autour de l'éventuelle mort de l'ancienne animatrice Soizic Corne. "Le constat d'un éventuel nouveau manquement sur le même fondement donne lieu à une procédure spécifique qui consiste à confier à un rapporteur indépendant la décision d'engagement des poursuites et l'instruction de l'affaire, susceptibles de conduire à un sanction prononcée par le Conseil", explique le CSA, qui a la main pour la décision finale. Sur les autres chaînes, "aucun manquement caractérisé" n'a été relevé, indique le CSA, qui se dit toutefois préoccupé par "la diffusion contestable de certains témoignages" et "sensible aux réactions suscitées". Le CSA a également "pris connaissance" des pétitions qui lui ont été adressées, dont l'une venant de parlementaires. Enfin, des sujets tels que "les conditions de révélation de l'identité de terroristes et de diffusion d'images les représentant", seront abordés lors de l'élaboration du "code de bonne conduite relatif à la couverture audiovisuelle d'actes terroristes", indique le CSA. Le principe de ce code a été adopté par le Parlement dans le cadre de la loi du 21 juillet prorogeant l'état d'urgence et ce document a vocation à perdurer au-delà de l'état d'urgence. "Son élaboration, aussi rapide que possible, nécessite une concertation avec les médias audiovisuels", ajoute le CSA.

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