B Smart sera sur la TNT en Ile-de-France à la rentrée

Aurélie Planeix + Valérie Bruschini

Aurélie Planeix et Valérie Bruschini

(© Alice Fenwick)

Drôle de date pour lancer une chaîne de télévision. Le 16 juin 2020, entre deux confinements, B Smart apparaissait sur les écrans. La chaine disponible dans les offres Bouygues, Free et Orange, créée par Stéphane Soumier s’appuyait sur partenariat solide avec le groupe CMI qui détient 50 % du capital. Deux ans plus tard, premier bilan avec Aurélie Planeix, directrice de la rédaction de B Smart, et Valérie Bruschini, directrice générale de la chaîne.

CB News _ Comment qualifier B Smart par rapport à son univers de concurrence ?

Aurélie Planeix : Avec B Smart, l’ambition est de proposer une information économique accessible. C’est une chaîne qui aborde avec un souci pédagogique les grandes transformations de notre époque ; la transformation numérique bien sûr, mais aussi écologique, alimentaire ou encore la transformation du travail. C’est aussi une chaîne sur laquelle on aborde les sujets en prenant le temps, avec des émissions qui durent 8 à 12 minutes et qui peuvent aller jusqu’à 25 minutes pour les débats. L’idée est de se donner le temps d’expliquer comment et pourquoi le monde économique bouge mais aussi de trouver des solutions aux questions qui se posent. C’est une chaîne ouverte puisque nous recevons entre 20 et 30 personnes par jour dans nos émissions et qui sont des profils que l’on ne voient pas forcément sur les autres chaînes. On fait ainsi la première matinale sur l’emploi et la formation. Ça nous semblait en effet important de mettre l’employabilité au cœur de la grille parce que si l’on parle de mutation du travail, si on veut faire baisser le chômage structurel à 5 % au lieu de 7 % aujourd’hui, il faut mettre en avant des nouvelles possibilités de formation. De la même manière, nous sommes les seuls à avoir une émission quotidienne sur les politiques RSE des entreprises. Dans un autre registre, nous sommes la seule chaîne de télévision à proposer une émission sur le business du spatial. Et quand on voit la place que ces technologies prennent dans la guerre en Ukraine, on prend conscience de leur importance. Nous sommes à l’écoute des signaux faibles pour être au maximum en amont.

CB News _ En deux ans, comment a grandi la chaîne, comment fonctionne-t-elle ?

Aurélie Planeix : Nous avons environ 25 salariés et une dizaine de journalistes pigistes. Et pour les moyens techniques, nous avons un partenariat avec Banijay qui opère pour nous la partie studios, réalisateurs, monteurs, ingénieurs du son, etc. Enfin, le groupe CMI nous aide sur toutes les fonctions supports.

CB News _ Quel est le modèle économique de B Smart ?

Valérie Bruschini : Nous avons un modèle assez classique avec de la publicité, du parrainage et nous souhaitons développer la partie événementielle. Pour l’heure, nous sommes plutôt partenaire d’événements qui existent déjà, mais nous voulons créer nos propres événements. Nous avons des partenariats sur le digital et nous n’excluons pas la croissance externe.

CB News _ Existe-t-il un système de paiement des rediffusions d’émission pour les entreprises qui sont interviewées ?

Valérie Bruschini : Merci de poser la question parce que c’est un phantasme autour de B Smart. Nous respectons scrupuleusement notre convention Arcom. Ensuite, il y a des partenariats sur le digital avec d’autres sites ou médias partenaires. Mais si la question est : « est-ce qu’on paie pour passer sur B Smart ? », la réponse est non !

CB News _ Sur le digital quelle est la présence, le développement et les projets de B Smart ?

Valérie Bruschini : Le digital, c’est plusieurs choses. Notre site bien sûr, mais aussi les réseaux sociaux avec des tentatives qui ne sont pas inintéressantes, notamment sur TikTok. Nous avons évidemment une grande affinité avec LinkedIn compte tenu de notre positionnement. Ensuite, nous avons pas mal de formats spécifiques au digital qui fonctionnent plutôt bien.

Aurélie Planeix : L’année dernière nous avions fait une série très pédagogique sur les concepts économiques qui s’appelle Smart Zoom. Cette année nous avons lancé un module sur les finances personnelles avec des questions telles que « comment acheter son premier bien immobilier » ou « comment mettre de l’argent de côté tous les mois selon une méthode japonaise ». Nous avons également lancé une série de portraits d’entrepreneurs qui s’appelle Key Moments, présentée par Eva Ben-Saadi qui donne des rôles-modèles pour les jeunes. On donne également la parole aux étudiants qui viennent pitcher leur boîte.

CB News _ Quels sont les résultats d’audience, quelle est-elle ?

Valérie Bruschini : On regarde l’ensemble des points de contact et nous sommes autour de 500 000 personnes par mois en contact avec la marque de façon assez régulière. C’est une communauté qui commence à se dessiner à laquelle s’ajoutent maintenant les podcasts. Nous avons dépassé les 1,5 million d’écoutes. C’est plutôt pas mal pour une chaîne qui a deux ans.

CB News _ Quelle est l’importance de cette audience dans le mix ?

Valérie Bruschini : C’est environ la moitié. La distribution est stratégique pour nous et nous allons chercher d’autres moyens d’être visible et c’est ainsi qu’à partir de la rentrée nous serons en TNT Ile-de-France sur la tranche du soir entre 20 h 30 et 22 h 30 sur le canal 31. On a une bonne partie de notre audience qui est en Ile-de-France et cette diffusion et donc importante pour nous. Et nous n’excluons pas d’aller dans d’autres régions si nous en avons l’opportunité.

CB News _ Le grand challenge n’est-il pas de se faire connaître quand on est une nouvelle chaîne dans un paysage médiatique chargé ?

Aurélie Planeix : C’est vrai que c’est difficile, mais nous avons fait une première campagne de pub l’année dernière avec Buzzman. Et puis nous avons la chance d’avoir des invités qui eux-mêmes ont des communautés et qui font donc venir des gens sur la chaîne. Enfin, nous avons un mix de grandes signatures et de jeunes talents. Michel Denisot et Thomas Hugues qui ont leurs propres communautés et ça nous permet avec cette force de frappe de faire émerger de nouveaux talents comme Eva Ben-Saadi, ou Nicolas Pagniez sur le patrimoine. Tout cela fait un levier d’audience. Nous avons aussi fait des choix forts d’aller où personne ne va. Nous avons ainsi mis à l’antenne Virginie Delalande qui est la première femme avocate, sourde de naissance. Elle n’a jamais entendu le son de sa propre voix, elle a fait huit ans d’orthophonie et elle fait de la télé. C’est un peu notre mission de montrer le monde tel qu’il est.

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