Un bénéfice 2020 « historique » pour l’AFP

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(© thierry Wojciak/CB News)

L'Agence France-Presse (AFP) a très légèrement augmenté ses recettes commerciales et dégagé un bénéfice "historique" en 2020, grâce au double effet de son plan de transformation et d'une baisse de ses charges entraînée par la pandémie, a-t-elle annoncé mercredi dans un communiqué. Les recettes commerciales ont atteint 166,4 millions d'euros l'an dernier, en hausse de 0,5% à taux de change comparables. Une progression notable en cette période de crise, qui s'explique par le dynamisme des activités "d'investigation numérique" (fact-checking) et, dans une moindre mesure, de la vidéo, ce qui compense le déclin des revenus liés à la presse écrite. En revanche, la compensation par l'État des coûts liés aux missions d'intérêt général a diminué comme prévu de 9 millions d'euros, à 115,5 millions. Parallèlement, l'agence de presse est parvenue à réduire ses charges d'exploitation de 9,2 millions. Et ce, en raison de l'impact d'un plan de réduction des dépenses lancé il y a deux ans, qui inclut des départs volontaires, et à des "économies non récurrentes liées à la pandémie" --celle-ci a réduit les déplacements internationaux et les frais liés aux grands événements sportifs. Ces éléments permettent à l'AFP d'afficher un bénéfice d'exploitation de 8,9 millions d'euros (+8% à changes comparables) et un bénéfice net de 5,3 millions d'euros, un "niveau historique" pour l'agence qui a longtemps peiné à équilibrer ses comptes. En 2019, elle avait renoué avec les bénéfices pour la première fois depuis 2013, avec un excédent de 0,4 million. Concernant l'année en cours, son début ressemble à 2020, avec des revenus commerciaux en hausse et une maîtrise des charges qui se poursuit "sous l'effet conjoint du plan de transformation et de la pandémie", indique le communiqué. "L'AFP se remet sur les rails d'une trajectoire vertueuse, et on voit que les clignotants passent progressivement au vert", a commenté le PDG Fabrice Fries. Le bénéfice 2020 sera utilisé pour accélérer le désendettement de l'AFP, a-t-il ajouté. La dette à long terme de l'agence, qui atteignait 50 millions d'euros en 2017, pourrait ainsi être ramenée à 26 millions en 2023. Si cette projection se confirme, "on aura quasiment divisé par deux l'endettement sur six ans", fait-il valoir. Le tout sans cesser d'investir : l'AFP vient ainsi de lancer un chantier de reconfiguration de son siège historique à Paris. Une opération d'ampleur qui permettra de réunir la rédaction parisienne, jusqu'ici répartie sur deux sites, tout en générant des économies.

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