Canada : Postmedia et Torstar s’échangent des journaux… pour les fermer

Postmedia et Torstar, deux des principaux groupes canadiens de presse, ont annoncé lundi l'échange de 41 titres de leurs petits journaux locaux parmi lesquels 34 seront définitivement fermés, dont les deux gratuits Metro Ottawa et Metro Winnipeg.  L'opération, sans aucune transaction monétaire, est curieuse car les deux groupes s'échangent des journaux avant de les fermer, le nouvel acquéreur devant alors payer les licenciements de près de 300 employés. Le groupe Postmedia, propriétaire de grands quotidiens comme le Vancouver Sun, Ottawa Citizen ou Calgary Herald, donne à Torstar 15 petits quotidiens ou hebdos locaux, ainsi que les deux gratuits 24 Heures Toronto et 24 Heures Vancouver.  

Le groupe Torstar, éditeur du Toronto Star, plus grand tirage au Canada, donne en retour à Postmedia 22 petits hebdomadaires locaux dont la diffusion est concentrée sur le sud de la province de l'Ontario (centre), selon les communiqués des deux groupes de presse. Torstar et sa filiale Metroland donnent également deux de leurs gratuits --Metro Winnipeg et Metro Ottawa-- dont Postmedia a annoncé aussitôt la fermeture, comme 21 des 22 autres petits hebdos reçus de Torstar, d'ici mi-janvier. Le secteur de la presse papier "traverse une période difficile" avec la baisse des recettes de publicité depuis quelques années mais aussi en raison de "la concurrence accrue de la part des géants internationaux tels que Google et Facebook", selon la direction de Metroland. "Les coûts de production de douzaines de petits journaux locaux dans ces régions face à des revenus publicitaires en forte baisse signifient que les modèles d'affaires ne sont plus viables", a estimé Paul Godfrey, PDG de Postmedia.

L'échange de titres n'a pas d'impact sur la trésorerie "car la valorisation des publications acquises est approximativement égale à celle des publications cédées", ont indiqué les deux groupes. Avec cet échange de titres locaux, Torstar va exploiter de "façon plus efficace" l'ensemble de ses publications "grâce à des synergies géographiques", a estimé John Boynton, patron du groupe basé à Toronto. (avec l'AFP)

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