Canal+ : La déroutante stratégie d’Arnaud Lagardère

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Arnaud Lagardère est décidément un dirigeant bien surprenant.  Coincé dans Canal+ France dont il détient 20% sans pouvoir n’en tirer aucun bénéfice, il a annoncé hier dans un entretien au Monde qu’il était "prêt" à racheter à Vivendi ses 80% de Canal+ France dont il n'a jamais tiré le moindre dividende, avec l'objectif affiché de le valoriser pour l'introduire en bourse. Cette initiative surprenante a suscité un "no coment" de la part du groupe Canal+ et un simple "bizarre!" de la part du porte-parole de Vivendi Canal+ Simon Gillham sur son compte Twitter. Cette déclaration faite à la veille de l’assemblée générale des actionnaires de Lagardère a laissé dubitatifs les analystes et les spécialistes de tous poils qui soulignent  que Vivendi n'est pas vendeur de cette participation. Il serait effectivement surprenant de le voir accéder à la demande de Lagardère alors même que le propriétaire de Canal+ affiche clairement sa volonté de se recentrer sur les médias, notamment depuis la montée en puissance cet automne du premier actionnaire Bolloré (5%).

Après avoir d'abord tenté sans succès de mettre en Bourse cette maigre participation dans un actif sous le contrôle de Vivendi, puis de la revendre sans plus de réussite à la maison mère, Arnaud Lagardère en appelle désormais à la justice.   Canal+ France -qui regroupe les activités de télévision payante de Canal+ en France métropolitaine, dont la chaîne du même nom et des chaînes thématiques comme Planète et Comédie- "mérite un projet de croissance ambitieux", et "c'est l'objet de la procédure que nous avons engagée", explique-t-il.   Depuis février, Arnaud Lagardère conteste en effet la légalité d'une convention de trésorerie passée en 2007 entre sa société et Canal+ Groupe, filiale à 100 % de Vivendi au motif qu'elle n'a pas été approuvée par le conseil de surveillance de Canal+ France. Estimée au départ à 300 millions d'euros, la trésorerie de Canal+ France n'a pas cessé de croître pour atteindre 1,6 milliard d'euros à fin décembre 2012, selon les avocats de Lagardère.

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