Le Conseil de déontologie journalistique dresse son premier bilan

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(© Glenn Carstens-Peters, Unsplash)

Le Conseil de déontologie journalistique et de médiation (CDJM), lancé fin 2019, a dressé jeudi son premier bilan après 10 mois d'exercice, disant avoir reçu en tout 115 demandes concernant 77 « actes journalistiques » différents. Ce total, en un peu moins d'un an d'activité, montre que « le public s'est immédiatement saisi de ce nouvel outil au service de la qualité de l'information », a assuré le CDJM, qui présente ce bilan à l'occasion des Assises du journalisme de Tours. Sur l'ensemble des dossiers reçus, neuf avis ont déjà été rendus, trois autres suivront bientôt, et huit autres cas, jugés recevables, sont en cours d'examen, a détaillé l'instance dans un communiqué. Toutes les décisions du Conseil (qu'elles donnent lieu à un avis ou que les saisines soient classées irrecevables) sont rendues publiques et expliquées sur le site du CDJM, après des échanges avec les médias concernés.

Ces débuts « montrent qu'on n'est pas des censeurs, ni a priori ni a posteriori, on a une parole qui devient petit à petit crédible », a estimé Patrick Eveno, le président du CDJM, interrogé par l'AFP. Le CDJM a été fondé en décembre 2019 par des journalistes, des médias et des représentants du public, dans un contexte compliqué, après des années de débats enflammés en France sur l'utilité d'une telle instance et malgré le refus catégorique de nombreux éditeurs de presse et rédactions d'y adhérer. Sur le modèle d'institutions semblables en Europe, il veut servir de médiateur ou d'arbitre entre le public, les médias et les rédactions, et d'espace de réflexion sur des sujets comme la désinformation, pour aider à combler la défiance grandissante entre les journalistes et les citoyens.

Si peu de médias en tant que tels ont adhéré jusqu'ici au Conseil, « certains sont prêts à franchir le pas », a assuré M. Eveno, qui espère que les premiers travaux réalisés par l'instance convaincront les éditeurs de presse ou diffuseurs de la validité de sa démarche. Le CDJM, qui vit pour l'instant uniquement des cotisations de ses membres, vient par ailleurs de lancer une campagne de financement participatif et d'adhésion auprès du grand public sur le site HelloAsso. En outre, « on espère un petit financement de l'Etat », a ajouté le responsable, tout en assurant que le Conseil restera un organe totalement indépendant.

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