Le Figaro mise sur la vidéo avec Figaro Live

« Inventer le média vidéo d’après la télévision ». Rien de moins. C’est par ces mots en effet qu’Alexis Brézet, directeur des rédactions du Figaro, a mis sur orbite lundi Figaro Live, la nouvelle offre média vidéo live 100% interactif du groupe. Un projet « aussi important que fut le lancement du figaro.fr au début des années 2000», s’enthousiasme le dirigeant. Parce que non seulement aujourd’hui les usages digitaux ont explosé et  que les barrières technologiques sont résolument tombées, Figaro Live ambitionne de totalement impliquer ses audiences avec, quotidiennement, « 5-6 heures de programmes frais » dont une majorité de directs, souligne Benjamin Vincent, rédacteur en chef TV vidéo. Installés sur la homepage du figaro.fr, ces programmes seront également disponibles en replay, en VOD sur un portail dédié mais aussi sur les réseaux sociaux (Facebook, Twitter, Periscope, Instagram, etc.). Au programme, notamment, un bulletin d'info de 7 minutes chaque heure, du lundi au vendredi de 9h à 19h, et deux grands débats, de 11h à 12h avec des experts et de 17h à 18h avec des éditorialistes-maison, mais aussi venus de l’extérieur. Figaro Live proposera en outre des live et directs événementiels interactifs, des interviews à périodicité fixe en capitalisant sur ses émissions existantes (Buzz TV, Le Talk, etc.) et en réalisant au fil de l’eau toute une série de nouveaux magazines « multi-formats » à partir des transversales traitées par Le Figaro (Immobilier, Conso, High-tech, etc.). « Ce projet numérique, avec les codes du numérique », explique M. Brézet, est encore en construction, en mode « test and learn » pour être véritablement opérationnel fin 2017.

Un player propriétaire début avril

Pour ce faire, Le Figaro pourra compter sur 4 studios intégrés : son studio historique, un studio installé au cœur de sa newsroom, un studio flambant neuf et modulable de 1 000 m² ainsi qu’un « studio streaming ». Côté image, le groupe a travaillé à la mise au point d’un player propriétaire qui permettra, vers le 8-10 avril, l’affichage de plusieurs flux vidéos en même temps avec une image coupée en plusieurs  parties. Elle permet simultanément de visionner le live en cours et d’avoir accès à l’expertise des journalistes du groupe, tout en jouant l’interactivité avec les commentaires des internautes, des sondages en temps réel ou encore des articles sur lequel il sera possible de cliquer. L'objectif est de passer de 16 millions de vidéos vues par mois à 20, voire 25 millions, a pour sa part indiqué Marc Feuillée, directeur général du groupe Figaro et président de CCM Benchmark.

7 millions d’euros d’investissements sur 3 ans

Le Figaro Live sera gratuit au début, financé par la publicité. Parmi les pistes de revenus envisagées, le directeur des médias numériques du groupe Figaro Bertrand Gié cite le sponsoring des programmes, les pré-rolls et mid-rolls sur les replay et en VOD. Mais il n'est pas question de transposer ce flux sur une fréquence TNT, a-t-il souligné.  « Il existe une concurrence massive sur le créneau des chaînes d'info. Nous sautons vers l'étape d'après », selon lui. L’objectif, là aussi ? Doubler le nombre des internautes qui regardent les vidéos du figaro.fr, actuellement de 4 millions sur les 19 millions de visiteurs uniques par mois, tous écrans confondus. Le Figaro Live représente un investissement de quelque 7 millions d'euros  sur 3 ans et l'embauche d'une quinzaine de personnes pour atteindre un effectif dédié de 30 personnes. Le budget de fonctionnement sera de 2 millions d'euros par an avec un équilibre « en 2018 », espère M. Feuillée.

Pub vidéo : 10-15% de la pub display

En marge de la conférence, Marc Feuillée a rappelé que le groupe Figaro CCM Benchmark avait réalisé en 2016 un chiffre d’affaires de 550 millions d’euros, en hausse de +6% vs 2015, pour un résultat opérationnel de 33 millions d’euros (+10% vs 2015). La part de l’activité digitale du groupe représente désormais 35% du CA, soit 180 millions d’euros, et 60% du résultat. La part de la publicité vidéo représente pour sa part « moins de 5% » du CA du groupe et « 10-15% » de la pub display. Les activités hors-média (portage, voyage, ticketing, etc.) affichent quant à elle un CA de 100 millions d’euros en 2016.Le dirigeant table enfin sur 70 000 abonnés numériques payants à fin 2017 contre plus de 50 000 actuellement.

(De gauche à droite : Benjamin Vincent, Laurence de Charette, Alexis Brézet, Bertrand Gié et Marc Feuillée)

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