France-Antilles : le tribunal de commerce tranchera le 30 janvier sur son avenir

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Le tribunal mixte de commerce a mis en délibéré au 30 janvier sa décision concernant l'avenir de France-Antilles, le seul quotidien de Martinique, Guadeloupe et Guyane, en redressement judiciaire depuis le 25 juin 2019. Il a accordé, en attendant, un sursis supplémentaire à AJR Productions (société de Aude Jacques-Ruettard, petite fille de Robert Hersant), l'actionnaire principal de France Antilles, qui a lui jusqu'au 27 janvier pour boucler son plan de financement de 7 millions d'euros. La direction du quotidien doit impérativement trouver un million d'euros supplémentaire, l'État ayant accordé une aide de trois millions à ajouter aux trois autres millions d'euros issus d'investisseurs. Cette offre prévoit de conserver 125 postes sur les 236 du groupe, avec la parution d'un tri hebdomadaire en Guadeloupe et en Martinique et une version numérique en Guyane. Un plan de financement qui n'a pas rassuré le ministère public de Fort-de-France, qui a fait un terrible constat de la presse en outre-mer qui, selon lui, ne sera plus la même. "C'est un moment grave pour les salariés. Le seul projet n'est pas encore totalement financé", a conclu le magistrat. Du côté des salariés, on redoute, si le journal venait à disparaître, "une véritable casse sociale". AJR Production avait repris le quotidien en 2017, à la suite d'un précédent redressement judiciaire, mais n'a pas réussi à renforcer le journal, en dépit des fonds déjà injectés.

France Antilles a été créé en mars 1964 à l'occasion de la visite officielle du président Charles de Gaulle en Martinique. Le groupe, ancienne filiale du groupe Hersant, compte trois éditions distinctes, en Guadeloupe, en Guyane et en Martinique. Son directeur général, Frédéric Verbrugghe, avait souligné à l'automne que "l'édition d'un quotidien dans chacun des trois départements demeurera structurellement déficitaire", à cause d'"un lectorat limité par sa géographie et sa démographie" et d'"un marché publicitaire contraint". Le journal accuse actuellement des pertes de 500.000 euros par mois, pour un chiffre d'affaires annuel de 28 millions d'euros. Au total, quatre offres avaient été formulées, mais l'une d'elle a été retirée samedi et les deux autres ont été retenues.

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