Fusion TF1/M6 : l’Autorité de la concurrence ouvre une phase d’examen approfondi

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Après avoir mené une série de « mesures d’instruction poussées » visant à recueillir les vues des opérateurs des principaux secteurs concernés par l’opération, l’Autorité de la concurrence a annoncé vendredi l'ouverture d'une « phase d'examen approfondi » de la fusion des groupes TF1 et M6. Selon l’instance, celle-ci portera notamment sur les activités d’acquisition de droits de diffusion de contenus audiovisuels, l’édition et la commercialisation de chaînes de télévision, la distribution de services de télévision ainsi que la publicité, alors que cette dernière pourrait représenter 75% du marché si la fusion devenait effective. L’Autorité concède au passage que la nouvelle entité ainsi constituée détiendrait « des parts de marché parfois importantes » dans différents domaines.

Publicité numérique vs publicité ?

Dans les faits, elle veut désormais poursuivre « son analyse de l'impact du développement des nouveaux usages en matière de consommation de services audiovisuels et de la pression concurrentielle exercée par les opérateurs digitaux mise en avant par les parties à l'opération ». En clair, l'institution doit examiner si l'essor de la publicité numérique, largement captée par les géants américains du web, va redéfinir le marché de la publicité et réduire la part de marché des chaînes de télévision. Après analyse et consultations, l'Autorité de la concurrence définira les « remèdes » permettant d'atténuer les éventuelles atteintes à la concurrence, par exemple une cession de chaînes ou la séparation des régies publicitaires. Pour prendre les devants et se conformer à la réglementation sur l'audiovisuel qui impose un maximum de sept fréquences nationales pour un même groupe, TF1 et M6 ont déjà annoncé fin février qu'ils céderaient les chaines TFX et 6ter à Altice Media (BFM, RMC), qui se pose ainsi en challenger du futur géant du PAF, et rendraient la fréquence TNT de Paris Première.

Si le calendrier est désormais bien connu avec une décision attendue à « l’automne 2022 », pour une éventuelle réalisation de la fusion, qui doit également être validée par l'Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (ARCOM) début 2023, l’Autorité de la concurrence rappelle que comme le prévoient les textes, elle recueillera l’avis de l’ARCOM et a saisi pour avis l’Autorité de régulation des communications électroniques, des postes et de la distribution de presse (ARCEP). L'examen approfondi par l'Autorité de la concurrence dure « en principe » 65 jours, hors négociations sur les engagements complémentaires.

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