Le groupe Canal+ confirme près de 500 départs volontaires en France

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Dans un communiqué mardi, le groupe Canal+ a acté son entrée dans un « projet de transformation de ses activités françaises » qui pourrait conduire au départ « d’un maximum de 492 personnes », mené « exclusivement » sur la base du volontariat. Malgré la refonte de ses offres d’abonnements, le lancement d’offres types Cana+ Séries, les partenariats avec les opérateurs télécom, les investissements dans les programmes, « plus de 3 milliards d’euros annuels », souligne le groupe, et la technologie avec myCANAL en fer de lance, auquel s’ajoute un plan d’économies de 1 milliard € initié il y a plus de 3 ans, rien n’y a donc fait. Le groupe Canal+ pointe en outre une « véritable révolution avec des plateformes mondiales, nativement digitales et internationales, qui disposent d’une force de frappe financière considérable et échappent aux contraintes fiscales et réglementaires » qui pèsent sur lui. Il prône ainsi « la poursuite de la mutation de l’entreprise vers la digitalisation et une agilité accrue dans l’organisation (qui) sont incontournables ».

C’est dans ce contexte que le groupe a présenté mardi son projet de réorganisation à son Comité Social et Économique. Celle-ci sera mise en œuvre à l’issue de la procédure d’information-consultation qui mènerait à près de 500 départs volontaires. Tout au long de la procédure qui s’ouvrira les 15 et 16 juillet prochains, Canal+ entend « privilégier la voie du dialogue social pour permettre d’identifier en concertation avec les partenaires sociaux, les solutions d’accompagnement les plus adaptées et pérennes. Elle engagera ainsi très prochainement une négociation pour définir les modalités d’un plan de départ volontaire ».

Toutes les activités concernées, sauf CNews

Dans les faits, toutes les activités françaises sont concernées : la société de production et distribution Studiocanal, la chaîne cryptée et les chaînes gratuites à l'exception de CNews, a indiqué le président du directoire du groupe Canal+ Maxime Saada lors d'une conférence téléphonique, qui n'a pas souhaité donner le détail des métiers touchés ni l'objectif d'économies recherché. Dans le cadre de son projet de réorganisation, le groupe envisage également de regrouper toutes ses activités au sein d'un même immeuble (contre trois actuellement) et de se recentrer sur certaines activités sans préciser lesquelles. « (…) force est de constater qu'on n'a pas réussi à enrayer les difficultés de Canal+ en France », a déploré M. Saada. « L'enjeu pour nous, c'est de se préparer à l'avenir face à des concurrents mondialisés, mono-thématiques -alors que nous croyons et continuons de croire dans le modèle généraliste », a-t-il encore indiqué. Sur le front du sport, où le groupe a notamment perdu les droits de la Ligue 1 pour 2020-2024 au profit de Mediapro, les dirigeants ont toutefois assuré que ce n'était pas « la perte des droits du foot qui a motivé ce projet ». « Le sport sera peu ou pas touché par le plan », a indiqué Franck Cadoret, directeur général adjoint de Canal+.

Canal+ comptait l'an dernier 16,2 millions d'abonnés dans le monde, dont 8,3 millions en France. Mais chez ces derniers, les abonnements individuels directs ont reculé de 300.000 par rapport à 2017, à 4,73 millions, les autres abonnés étant quant à eux issus de partenariats avec des opérateurs de télécoms. "On a besoin d'adapter le modèle français pour s'assurer que Canal résistera à ces différents assauts", a prévenu Maxime Saada. Si globalement les activités du groupe en France sont rentables, la contribution du pays aux revenus du groupe est "très inférieure" à celle des activités à l'international (il est notamment présent en Pologne, en Afrique, au Vietnam, en Birmanie), bien plus dynamiques. D'ailleurs, le groupe a récemment annoncé un investissement important à l'étranger avec l'acquisition de l'opérateur de télévision payante basé au Luxembourg M7, pour un peu plus d'un milliard d'euros. En France, ce n'est pas la première fois que le groupe se résout à réduire ses effectifs. Il y a deux ans, il avait procédé à une restructuration de ses centres d'appel (centres de relation clientèle ou CRC), qui a concerné environ 340 personnes.

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