L'impact environnemental des journaux et des magazines en question(s)

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Alors qu’au début du mois d’avril le Syndicat des éditeurs de la presse magazine déclinait ses engagements pour accompagner la transition écologique, un rapport officiel, dont les conclusions ont été rendues publiques mardi, contient douze recommandations pour réduire l'impact environnemental de la presse imprimée, un chantier qui aura des surcoûts non négligeables pour ce secteur en difficulté. Une mission sur cette question avait été confiée il y a un an aux corps d'inspection des ministères de la Transition écologique et de la Culture. Il s'agissait notamment d'évaluer l'impact de mesures prévues dans la loi relative à la lutte contre le gaspillage (ou loi "Agec"), comme l'interdiction des emballages plastiques pour la presse "expédiée" à partir du 1er janvier 2022 et l'interdiction des encres d'impression à base d'huiles minérales en 2025 (elles devront être remplacées par des encres d'origine végétale). Selon une synthèse rendue publique mardi, ces mesures auront un coût important. À elle seule, l'utilisation d'encres 100% végétales entraînerait un surcoût annuel "estimé à environ 33 millions d'euros". Car cette mesure ne s'appliquerait qu'en France et les coûts de recherche et développement seraient répercutés totalement sur la filière. Quant à l'interdiction des films plastiques dans les envois postaux, elle obligera à utiliser des emballages papier "plus chers et plus lourds", "ce qui devrait représenter 12,6 millions d'euros de coûts d'investissement et surtout 6,2 millions de surcoût postal annuel et 7 millions de surcoût d'emballages annuel". La mission propose donc que l'État aide la filière à mettre en œuvre ces mesures, ce qui pourrait passer par des structures existantes comme le Fonds stratégique pour le développement de la presse et le Fonds de soutien à l'émergence et à l'innovation dans la presse. Par ailleurs, elle émet douze recommandations, comme d'accorder un bonus aux publications qui anticiperaient l'interdiction des encres non-végétales, et de repousser l'entrée en vigueur de cette mesure si des alternatives industrielles ne sont pas disponibles d'ici 2023. Mais elle suggère aussi par cohérence d'étendre l'interdiction des films plastiques à toute la presse imprimée, qu'elle soit vendue en kiosque ou expédiée, et y compris pour les "publications adressées" de type rapports d'activité ou magazines de marques. La synthèse du rapport est à consulter ici.

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