Jean-Louis Pelé (Nice Matin) : « nous visons le retour à l’équilibre dès 2021 »

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Jean-Louis Pelé, président du groupe Nice Matin

Un après son rachat en février 2020 par la holding personnelle de Xavier Niel, NJJ Holding, le groupe Nice Matin a depuis le 1er mars dernier un nouveau président : Jean-Louis Pelé. Ce dernier détaille sa feuille de route, ses ambitions entre print, numérique et l’avenir de son imprimerie. Et fait le point sur le plan de suppressions de postes et le déménagement du groupe. Interview.

CB News : Près de 15 ans au sein du groupe Amaury et depuis 2018 directeur général de L’Équipe, votre départ a pu surprendre ?

Jean-Louis Pelé : C’est vrai, ce choix peut paraitre étonnant. Mais j’ai échangé avec Antony Maarek (directeur général de NJJ Holding, holding personnelle de Xavier Niel, propriétaire de Nice Matin, ndlr) et, en fait, c’est le projet global qui m’a séduit. Notre ambition est de faire revivre Nice Matin, lui faire retrouver toute sa splendeur. Mais nous sommes un peu impactés sur la diffusion et très impacté sur la publicité, crise sanitaire oblige. Puis, nous ne savons pas ce que seront les comportements des gens à la sortie de cette situation qui dure.

CB News : Qu’est-ce que le groupe Nice Matin aujourd’hui ?

Jean-Louis Pelé : Ce sont les quotidiens Nice Matin, Var Matin et Monaco Matin. Mais aussi une régie, une agence de communication et événementielle. Nous assurons le portage et disposons d’une imprimerie. Tout est intégré au sein du groupe.

CB News : Quel est le bilan financier 2020 pour le groupe ?

Jean-Louis Pelé : Il est comme pour tant d’autres de nos confrères, négatif. Notre ambition est de revenir à l’équilibre dès cette année. C’est l’ambition initiale. Bien sûr, nous ne savons pas ce que nous réserve l’avenir avec cette crise sanitaire.

CB News : Quelle est votre feuille de route ?

Jean-Louis Pelé : C’est bien entendu, comme je le disais, de ramener le groupe à l’équilibre, voire bénéficiaire. Je compte m’appuyer sur deux leviers. D’un côté, l’événementiel/communication et, de l’autre, le numérique. Pour le premier, la région est un terreau favorable pour organiser des événements BtoB et BtoC. Mais il faut rationnaliser les choses pour en faire des manifestations rentables, ce qui n’a pas toujours été le cas. Notre ambition c’est d’accompagner les entreprises, comme justement un spécialiste de l’événementiel et de la communication. Pour le second levier, le développement des abonnés numériques et du trafic de nos sites pour améliorer les recettes publicitaires sont prioritaires.

CB News : Combien d’abonnés numériques avez-vous aujourd’hui ?

Jean-Louis Pelé : Nous sommes à 12 000 et nous ambitionnons de doubler ce chiffre dans les 3 ans. L’objectif est ambitieux, certes, car il nous reste beaucoup de travail à effectuer pour mettre une véritable stratégie en place. Il nous faut structurer l’offre et cela prend du temps. Il n’y a pas de miracle. Le Monde, par exemple, a mis du temps pour récolter les fruits de sa stratégie de recrutements d’abonnés numériques. C’est un travail de fonds qui passe par la qualité du contenu et la façon dont on le met en avant. Il y a également un équilibre subtil entre gratuit et payant. Nous serons donc en test & learn.

CB News : Votre régie s’est réorganisée fin 2020…

Jean-Louis Pelé : Effectivement. Et elle est bien organisée sur le print, elle est performante. Il faut regarder maintenant sur la partie numérique plus attentivement afin de s’améliorer au niveau local. La régie de la PQR 366 fait à cet égard du bon travail au niveau national.

CB News : Quel bilan tirez-vous de la nouvelle formule de Nice Matin lancée en février dernier ?

Jean-Louis Pelé : C’est encore un peu tôt pour le dire puisque le périmètre de distribution a été modifié. Il n’y a pas eu depuis ce lancement de modification importante à apporter à celle-ci. Peut-être faut-il voir du côté des « pages courtes » où des ajustements seraient éventuellement à faire…

CB News : Les podcasts ont le vent en poupe…

Jean-Louis Pelé : Des choses ont déjà été initiées avant mon arrivée. Il y a toutefois un travail de formatage qui est à opérer. Je souhaite que l’on poursuive cette politique de contenus originaux, que l’on évite ce que j’appellerais le « replay radio »… S’il s’agit de faire juste du commentaire, les radios le font mieux que nous et c’est moins cher (sourire). Je note que nous commençons à bien commercialiser ce type de supports audio.

CB News : Quels sont vos projets print à brèves échéances ?

Jean-Louis Pelé : L’an passé, des mesures ont été prises sur les fins de semaine. Nous faisons actuellement une étude sur leurs effets. Et nous verrons ce qu’il convient de faire. Nous sommes un peu en difficulté sur le dimanche. Nous avons là un sujet.

CB News : Où en est votre projet d’imprimerie commune avec le groupe La Provence ?

Jean-Louis Pelé : C’est un projet antérieur à l’arrivée de Xavier Niel. Il avance. Il pourrait prendre corps en 2023, c’est notre envie. Un travail est actuellement fait pour identifier un terrain. Des études préalables sont également menées sur la faisabilité. Compte-tenu de la décroissance du marché de la presse print, optimiser les coûts et mutualiser les imprimeries font partie des ambitions de la presse en général, ce sera également le cas pour nous au sein de la PQR.

CB News : Le groupe a initié un plan de suppressions de postes…

Jean-Louis Pelé : Il est en cours. Nous avons des réunions avec les partenaires sociaux. Il était prévu dans le plan de reprise et il sera tout de même accompagné d’ajustements dus à l’effet COVID. J’espère que d’ici fin avril nous trouverons un accord sur ce plan départ qui concerne 72 personnes. La rédaction n’est pas touchée.

CB News : Vous projetez également de déménager de vos locaux actuels ?

Jean-Louis Pelé : L’objectif est de le débuter cet été. Nous nous retrouverons dans un bâtiment qui est tout proche de l’aéroport de Nice. Nous attendons l’avis, courant avril, des représentants du personnel pour démarrer les travaux… Hors pré-presse et imprimerie, tous nos collaborateurs seront dans ce nouvel endroit d’ici la fin de l’année.

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