MinuteBuzz, la première adoption du groupe TF1

« Rien que le nom TF1, cela rassure ma mère ». Maxime Barbier, le cofondateur (avec Laure Lefèvre) de MinuteBuzz, ne boudait pas jeudi son plaisir en annonçant la prise de participation majoritaire dont le montant n’a pas été dévoilé par le groupe TF1 dans la start-up créée il y a 6 ans. Aujourd’hui, Minutebuzz est uniquement 100% social et 100% vidéo « positive » à destination des 18-25 ans, au point d’avoir fermé son site internet le 3 octobre dernier. « Beaucoup de choses en deux mois, on va se calmer un peu », sourit-il lors de la présentation de l’opération. Mais pour TF1, l’enjeu est aussi de taille. « Nous avons toujours considéré que la vidéo était une priorité pour le groupe », explique ainsi Olivier Abecassis, directeur innovation et digital de TF1. Si la stratégie du groupe capitalise sur sa puissance en apportant de la valeur à ses programmes tout en tentant d’y insérer qualitativement les marques, « il y a d’autres écosystèmes autour de nous, qui existent et qui croissent », relève-t-il. Une transaction qui fait sens, selon lui, avec l’ambition de « faire ce qu’aucun d’entre nous n’aurait pu faire seul ». Il ne se cache d’ailleurs pas derrière son petit doigt : « TF1 a le leadership sur les contenus longs, nous voulons la même chose sur le court ».

Les millenials en ligne de mire

Alors si aujourd’hui Minutebuzz revendique 40 collaborateurs,  500 à 600 vidéos misent en ligne par mois, 250 millions de vues chaque mois et 2 milliards de vidéos vues par an, il n’en reste pas moins que les synergies aussi bien éditoriales que commerciales avec le groupe TF1 et ses entités sont à mettre en place. En veillant tout de même jalousement à son autonomie et à son indépendance depuis ses locaux dans le 11ème arrondissement de Paris, Minutebuzz travaillera aussi en partenariat avec la régie TF1 Publicité. "Nous avons un enjeu de conquête des millenials, des 18-35 ans, mais aussi un enjeu de pertinence vis-à-vis des clients de TF1 Publicité avec un diffusion plus large des marque sur cette cible", souligne Sylvia Tassan Toffola, directrice générale déléguée aux opérations commerciales de TF1. "MinuteBuzz nous donne un regard, une expertise sur les codes et les contenus (des réseaux sociaux), c'est important de s'accompagner d'expertise et de savoir-faire d'entrepreneurs qui vont nous aider à trouver les bonnes pratiques", a-t-elle ajouté. Pour ce faire, un coordinateur commercial issu des rangs de Minutebuzz assurera directement le lien avec la régie pour de véritables « opé spé sociales ».

Les projets à venir

Côté projets à courts termes, la création d’un nouveau studio pour fournir de plus en plus de  contenus, mais également le lancement d’une nouvelle marque d'information destinée aux jeunes, dont le nom n'a pas encore été défini. De même, le nouveau tandem souhaite développer à plus longue échéance, les champs du possible autour de la réalité virtuelle. « Nous allons nous y intéresser de très près car le nerf de la guerre aujourd'hui c'est de captiver l'attention, or on pense que l'attention un jour sera dans les casques", a asséné Maxime Barbier.

Désormais dans une autre dimension,  Minutebuzz « rentable depuis 3 ans » selon Laure Lefèvre, et réalisant un chiffre d'affaires de "plusieurs millions d'euros" prévoit de doubler la taille de leur équipe au cours de l'année 2017. Voilà qui ne devrait pas donner le temps à Maxime Barbier de regarder à nouveau la TV « qu’’il n’a plus regardé depuis l’âge de 14 ans ». L’occasion aussi pour Olivier Abecassis de paraphraser sa sortie en 2015, dans le cadre des Rencontres de l’UDECAM, que la « télé n’est pas morte, mais qu’elle a eu des enfants » en y ajoutant une nouvelle touche 2016 : « et avec Minutebuzz, TF1 fait sa première adoption ».

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