L'Obs : vers un plan d'économies de 5 millions d'euros

La direction de L'Obs prépare un plan d'économies de 5 millions d'euros qui passera par "une réduction de la masse salariale" "en privilégiant les départs volontaires", selon un courrier envoyé aux salariés mercredi soir. "A ce jour, le révisé du budget fait apparaître une dégradation préoccupante des perspectives économiques de l'Obs. Ces perspectives, qui tiennent compte à la fois des résultats à date mais aussi des évolutions du marché, nous contraignent pour assurer la pérennité de l'Obs à envisager un plan d'économies de 5 millions d'euros, qui comprendra nécessairement une réduction de la masse salariale", écrivent le directeur de la rédaction Matthieu Croissandeau et la directrice générale déléguée Jacqueline Volle. "Nous allons remettre à plat dans les prochaines semaines notre fonctionnement et identifier les économies possibles, en associant tous les chefs de service", poursuivent-ils. La direction précise qu'elle privilégiera les départs volontaires, sans plus de détails. Ces départs concerneront en priorité la rédaction (140 journalistes) et les modalités seront négociées à partir de septembre avec les élus du personnel, de source syndicale. De même source, la masse salariale à L'Obs représente 20 millions d'euros. Les 5 millions d'euros d'économies équivalent mathématiquement à plusieurs dizaines de salaires.

Les représentants du personnel ont organisé jeudi midi une assemblée générale pour présenter le plan aux salariés. Le rachat de l'hebdo par Pierre Bergé, Xavier Niel et Matthieu Pigasse en 2014 s'était déjà traduit par une quarantaine de départs dans le cadre d'une clause de cession.  L'hebdo avait en outre procédé à un plan d'économies qui lui a permis de redresser ses comptes avec des pertes ramenées à 2 millions d'euros en 2015 contre 8 millions en 2013. La direction vise un retour à l'équilibre cette année. Malgré une nouvelle formule à la rentrée 2014, l'hebdomadaire a encore subi une baisse de ses ventes en 2015, à 401.000 exemplaires contre 461.000 en 2014, soit un recul de 13%. La semaine dernière, la rédaction numérique de L'Obs a suivi une grève de 24 heures pour dénoncer des suppressions de postes. Ils ont été rejoints par Rue89 qui a dénoncé dans une tribune "la politique RH brutale et méprisante imposée par la direction".

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