Pascal Chevalier (Reworld Media) : les marques média doivent vivre du revenu de leurs lecteurs 

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Pascal Chevalier, président de Reworld Media, auditionné par le Sénat le 3 février 2022

Il aura eu beau dire, beau faire, expliquer, ré-expliquer et parfois perdre patience, mais Pascal Chevalier, président de Reworld Media, aura eu bien du mal à convaincre jeudi certains membres de la Commission d’enquête du Sénat sur la concentration des médias en France, du modèle de son groupe. Forts de 54 marques dans 6 univers thématiques, son groupe leader de la presse magazine dans l’hexagone a été une fois encore pointé sur sa relation aux journalistes et sur les liens entre éditorial et commercial. « Nous avons 800 journalistes dans le groupe », plaide-il, dont « 200 en CDI » ainsi que des pigistes et des journalistes en agence de presse. Si certes, beaucoup ont quitté le navire au moment du rachat du groupe Mondadori par Reworld Media en 2019, M. Chevalier met en avant la clause de cession qu’ils ont actionné en nombre. « C’est un droit, je n’ai pas de problème avec cela ». Mais, avance-t-il, « il a fallu réorganiser les équipes. Nous avons beaucoup embauché dans le numérique et restructurer le print ».  Pour lui, « restructurer c’est difficile, c’est douloureux », mais les métiers du journaliste ont changé à l’heure où celui-ci doit aussi bien travailler la vidéo, le podcast ou encore la photographie… C’est « nouveau et les écoles se mettent à les former dans ce sens, c’est une bonne chose ». Parce que le dirigeant n’en démord pas : « le juge de paix, ce sont les lecteurs et je dois m’adapter. Être là où ils sont, c’est-à-dire sur leur téléphone, leur ordinateur… ». Rappelant au passage que Reworld Media compte 2,3 millions d’abonnés à ses contenus « de qualité », il insiste : « les marques média doivent vivre du revenu de leurs lecteurs », citant ainsi Mediapart comme exemple...

Prêt à saisir les opportunités de la fusion TF1/M6

Interrogé sur la fusion entre rédaction et régie publicitaire, Pascal Chevalier met en avant l’inadéquation entre contenus et espaces publicitaires puisque ces derniers sont automatisés. Toutefois, l’enjeu pour lui, est de « récupérer des parts d’audience dans les enchères technologiques ». Même si la guerre contre les Gafam est d’ores et déjà « perdue », le président de Reworld Media ne « veut pas louper la prochaine vague des nouveaux gafam ». Et de rappeler son mantra du marché des médias qui « n’est pas en crise », c’est « seulement un marché qui a évolué ». Enfin, concernant la fusion annoncée de TF1/M6, Pascal Chevalier se voit bien surfer sur les opportunités de rachats que cela pourrait créer pour son groupe : « ça nous intéresse. La TV linéaire, comme la radio via podcast, format qui nous intéresse beaucoup ». Et même l’édition afin d’accompagner ses marques de presse telles que Science & Vie, Grazia, Marie France, Maison & Travaux, Auto Plus, Gourmand, Top Santé, etc.

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