« Que sais-je ? » C’est ça la question !
Deux livres de la célèbre petite collection viennent de faire paraître leurs 9ème et 3ème édition des ouvrages de Francis Balle « Les Médias » et de Stéphane Bodier/ Tiphaine Guerout « Le web Marketing». Que faut-il en penser ?
Avec « Les médias », c’est comme souvent sous la plume de Francis Balle, une perspective historique des différents médias, de leur avènement technologique et politique. Le poids du passé est volontiers explicatif, le présent est analysé sous l’angle des forces en présence, le futur est présenté par les enjeux des médias: l’information (malade), le (4ème) pouvoir, la (ou l’anti) culture, la (digitalisation et la) mondialisation…. Rien de nouveau sous le soleil, mais du solide. Suscite l’intérêt et la réflexion, c’est déjà beaucoup. A lire par ceux qui n’arrivent pas à plonger dans son ouvrage de référence : « Médias et sociétés » qui a atteint sa 17ème édition en 2016 !
Avec « Le web marketing », Stéphane Bodier poursuit dans cette 3ème édition, une volonté pédagogique mais vers quelles cibles ? Le cadre à la tête bien faite pour appréhender ce que le digital a modifié dans l’approche marketing ou dans son traitement au quotidien, le chef d’entreprise (PME) qui a entendu le mot « programmatique » et qui veut comprendre ce que lui raconte son directeur marketing ou son consultant, son voisin qui est présent sur facebook à titre personnel mais aimerait savoir ce qu’il peut en faire pour sa boite. En fait, Stéphane Bodier et Tiphaine Guerout parlent à tous les non spécialistes. C’est la limite de l’exercice mais c’est aussi l’atout de ce petit livre. Ne va pas toujours au fond des choses, mais évoque avec pertinence les questions et parle d’or quand il renvoie les réponses à la définition des objectifs.
La collection « Que sais-je? » a fait un lifting éditorial, il y a quelques années, mais la question qu’elle pose renvoie à l’usage personnel des médias pour aborder la connaissance. Le livre est devenu plus volontiers affaire de spécialistes et de textes approfondis, élaborés, ciblés, tandis que Wikipedia et la toile deviennent cet archétype pédagogique de découverte. « Que sais-je ? » tente le grand écart. N’importe quel texte ne peut passer avec succès l’examen de cette petite collection emblématique, qui souffre d’un format limité historiquement pertinent, d’une carence de lignes ou de pages pour s’exprimer pleinement… et surtout d’une absence de graphiques lisibles.
Francis Balle a inscrit dans son ouvrage des tableaux universitaires, simples et assez repérables. Stéphane Bodier a inséré, on le comprend vu son propos, des écrans de requêtes, des cas de retargeting, des exemples de dashboards… intéressants mais rendus peu lisibles par leur taille: pas un graphe en double page qui pourtant reste en deçà de votre écran 13,3’’que vous trouvez déjà bien petit ! Bien sûr les auteurs légendent ils les graphes avec des liens, mais c’est parfois lassant…surtout quand comme mon exemplaire, il est peu encré !
Le livre d’apprentissage aujourd’hui mérite aussi sa révolution, pour l’avenir du livre. Pas simple mais souhaitable.
Xavier Dordor
