Radio France met de l’ordre dans sa politique de distribution des podcasts

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Dire que Radio France goûtait peu la « situation anarchique, sans garantie pour nous » des modes de distribution de ses podcasts, selon les termes de Laurent Frisch, son directeur du numérique et de la production, est un doux euphémisme. De quoi aujourd’hui procéder à « la mise en ordre de notre politique » en la matière, a expliqué mercredi la présidente de la Maison ronde Sibyle Veil, lors d’une conférence de presse en ligne. Il faut dire que l’enjeu est de taille pour le groupe public qui aujourd’hui comptabilise 2,5 milliards d’écoutes sur tous les supports au cours des 12 derniers mois alors que 32% des écoutes de podcasts se fait via ses propres sites et applis. Avec en ligne de mire la volonté d’atteindre la barre des 50% d’ici 2022, Radio France conceptualise et rationnalise sa distribution qui se veut « toujours généreuse, mais maitrisée », relève Mme Veil. Dans ce cadre, cette « hyper-distribution ouverte », souligne M. Frisch, s’accompagne d’une nouvelle contractualisation, véritable accord formel, « sans échanges rémunérés », insiste-t-il. Qui comprend également « l’intégrité éditoriale » des supports qui soit assurée (ni ajouts de données, ni de visuels), laissant le soin aux plateformes d’obtenir l’accord des ayants droits… Si des discussions ont actuellement lieu avec plusieurs opérateurs, seul un accord a pour l’heure été conclu avec Deezer.

Second étage de la fusée, la volonté de Radio France d’instaurer une nouvelle chronologie des médias de la radio. Une façon, donc, d’autoriser « des temps d'expositions différents selon les plateformes », une première en France, selon Sibyle Veil. Concrètement, les programmes quotidiens des différentes stations du groupe (France Inter, France Culture, France Musique, franceinfo, FIP, Mouv’ et France Bleu) seront ainsi disponibles une semaine sur les plateformes tierces tandis les programmes hebdos le seront pendant 1 mois. Toutefois, souligne Laurent Frisch, la disponibilité des journaux d'actualité et des programmes de lutte contre la désinformation seront pour leur part étendue à trois mois afin de « contrer la propagation de fausses informations, notamment sur les réseaux sociaux », a-t-il assené. Parallèlement, alors que les programmes étaient conservés 3 ans, ils le seront désormais « sans limite de durée » afin d’en faire « une passerelle entre hier et aujourd’hui ». Côté application lancée dans le grand bain il y a maintenant 2 ans, le patron du numérique et des programmes, annonce la mise en place « dans quelques semaines » d’un algorithme de recommandation « de service public ». « Nous n’avons pas pour mission de faire du clique, mais de personnaliser et de valoriser la découverte », pointe-t-il, alors que 1,5 million d’épisodes de podcasts sont disponibles et qu’une campagne promeut actuellement l’application qui compte un demi-million d'utilisateurs chaque mois. Radio France entend par ailleurs « sécuriser un accès simple » à ses contenus sur les enceintes et autoradios connectés, selon Mme Veil, en «dialoguant avec les acteurs internationaux » comme les « constructeurs automobiles » via l'alliance formée cet été avec d'autres radios françaises.

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