Les radios privées veulent la suppression de la pub sur Radio France
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Dire que le monde la radio privée goûte peu l’idée que le Contrat d’Objectifs et de Moyens (COM) 2020-2022 de Radio France, en cours de finalisation, pourrait totalement supprimer le plafond annuel de recettes commerciales fixé à 42M€, est un doux euphémisme. Dans un communiqué au vitriol, lundi, le Bureau de la Radio*, le Syndicat des radios indépendantes (SIRTI) qui représente 180 radios indépendantes, Radio Classique et Skyrock s’insurgent alors qu’encore récemment le Sénat et le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) ont « tous deux invité l’État à revoir sa copie afin de préserver les équilibres concurrentiels sur le marché publicitaire ». Ils rappellent que Radio France a « systématiquement » dépassé ce plafond des 42 millions €, « au mépris de ses engagements et sans aucune réaction de son ministère de tutelle ». Alors que les radios privées attendent toujours le versement du fonds de soutien exceptionnel à la diffusion hertzienne (30 millions € répartis entre 600 éditeurs radiophoniques privés), soulignent-ils, le groupe public, au-delà de ses recettes publicitaires, bénéficie d’un financement public, cumulant 630 millions € de ressources, « soit un montant supérieur à l’ensemble du marché publicitaire de la radio (550 millions €, ndlr) ».
Crise sanitaire oblige, le courroux des groupes de radios privés se déploie encore en avançant une progression de +30% du CA publicitaire de Radio Franc en 5 ans dans un « marché radio structurellement en baisse depuis 15 ans (-28%) », relevant qu’en 2020, « 90% du CA de Radio France est effectué avec des annonceurs communs aux radios privées », citant des sources Kantar. Dans ce contexte, assènent-ils, « en retirant la limite, déjà haute, de 42M€ du nouveau COM de Radio France sans aucune information ni consultation préalable des radios privées, le Gouvernement ne tient pas ses promesses, assume le déséquilibre du marché » permettant ainsi de Radio France d’être « officiellement autorisé à se comporter sur le marché comme un acteur concurrentiel. C’est inacceptable ». Ils concluent en appelant une nouvelle fois à la suppression de la publicité sur les antennes de Radio France.
*: Les membres du Bureau de la Radio : M6 (RTL, RTL2, Fun Radio), NRJ (NRJ, Nostalgie, Chérie FM, Rire et Chansons), NextRadioTV (RMC, BFM Business) et Lagardère News (Europe 1, RFM, Virgin Radio).